En 9 ans, le nombre de véhicules qui circulent quotidiennement à Alger a augmenté de 735.000 unités. L'enfer métallique! En ces temps de canicule, plus de 1.360.000 véhicules circulent quotidiennement à Alger. Comparé à la moyenne de 625.000/jour automobiles, estimée en 2000, cela représente une hausse de 90% en dix ans. Sous l'emprise de la chaleur et des embouteillages, la capitale suffoque. Récit d'un train train de braise. Aujourd'hui, comme à l'accoutumée, A Saïd, employé d'administration, prend le bus de Ben Omar, Kouba, pour se rendre à son lieu de travail à Ben Aknoun. «Encore une journée de calvaire à vivre», soupire-t-il. Le cartable suspendu à sa main, le longiligne Saïd monte dans le bus. «Il faut tenir», ironise l'employé. En effet, le «combat» de Saïd à déjà commencé dans le bus. N'ayant pu trouver une place où s'assoir, ce dernier devrait se tenir debout tout le long du trajet. Le bus démarre. Au bout de quelques encablures, l'autocar prend l'axe reliant Dar El Beïda à Ben Aknoun. Il est 7h45, la chaleur augmente et le stress aussi. Et pour cause, la plupart des passagers sont des employés qui doivent être à leurs postes respectifs à la minute près. «Avant l'heure, ce n'est pas l'heure et après l'heure, ce n'est plus l'heure», rappelle amèrement N.Mourad, enseignant. Les minutes passent vite et le bus semble avoir du mal à s'arracher à son ronronnement ensommeillé. Au fil des secondes, le stress gagne les passagers. Ces derniers veulent à tout prix éviter d'être en retard. Cela dit, les préoccupations du chauffeur et du receveur sont ailleurs. «Attend un peu!» dit le receveur au «maître au volant», au moment où la circulation reprenait. Le bus s'arrête au même titre qu'un autre bus qui venait dans le sens inverse. Le chauffeur s'entretient avec son homologue. La discussion prend quelques minutes du temps précieux des passagers. «Allons nous passer la nuit ici?» conteste l'un des voyageurs. Comme un coup d'épée dans l'eau, la remarque ne fait pas réagir le chauffeur qui préfère attendre. Une personne accourant de loin monte dans le bus. «Seul le sous a de la valeur aux yeux de ces transporteurs», regrette une femme, la quarantaine révolue. Le bus reprend la route. De Dar El Beïda à Ben Aknoun, les véhicules roulent au compte-goutte. Pour une capacité de 162.000 véhicules/jour, cette voie ainsi que l'autoroute Est passant par Oued Ouchayeh, accueillent plus de 305.000 automobiles. A elle seule, la différence entre ces deux chiffres renseigne sur le martyre subi par les routiers. Dans le fleuve métallique qui s'étire de Réghaïa à Alger-Centre, B.N, cadre du supérieur, bouillonne au volant de sa voiture de marque Peugeot. Pour arriver à son travail au ministère dont il a préféré taire le nom, le jeune cadre a dû se lever à 6h30 du matin. «Pour un trajet que je peux faire en 35 mn, je dois me lever très tôt car avec la multitude des barrages de contrôle sur la route, il me faut au moins 1h30 mn pour rejoindre mon poste.» Face à la croissance, de plus en plus importante du parc automobile, le développement du réseau routier devient une nécessité De l'avis de spécialistes, la route reliant Boudouaou à Zéralda n'aura pas l'incidence escomptée par les autorités. A travers cette réalisation, le ministère des Transports s'est fixé comme objectif de rendre plus fluide la circulation sur les voies existantes. «Cette route est loin d'apporter une réponse au problème», déclare, septique, un chauffeur de taxi. Dans le même sens, le voyageur que ce dernier transportait souligne: «Il faut asseoir une politique de décentralisation administrative partielle. Aussi, l'organisation du secteur des transports et la protection de la voie publique de toute utilisation enfreignant la loi sont impératives». Avis aux autorités.