Problème n Il ne se passe pas un jour sans que la circulation soit entièrement bloquée sur les principaux axes routiers de la capitale. Des bouchons monstres s'y forment dès les premières heures de la matinée. «Je sors de la maison à six heures du matin pour aller au travail, mais j'échappe rarement aux embouteillages», témoigne Djamel, la quarantaine, qui habite à Chevalley et travaille à Alger-Centre dans une boîte de communication. Aux heures de pointe, la ville se transforme en une sorte de grand point noir. Pour parcourir une dizaine de kilomètres, l'automobiliste a besoin d'une heure, voire plus parfois. Dans de telles conditions, «le plaisir de conduire perd toute sa signification», commente Rabah Ouchaoua, directeur du Salon international du deux-roues qui se tient chaque année au Palais des expositions, aux Pins maritimes, à Alger. «Il vaut mieux parler de cauchemar au volant», ajoute-t-il. Certes, le phénomène n'est pas nouveau, mais il a pris de l'ampleur, ces derniers temps. Depuis quelques mois en effet, les bouchons sont devenus le lot quotidien des Algérois. «Avant, les bouchons se formaient surtout les dimanches et les mardis aux heures de pointe, mais depuis un moment, ils sont enregistrés du samedi au jeudi, du matin au soir et sur tous les axes routiers», affirme à ce propos Hocine, 52 ans, chauffeur dans une entreprise privée. Pourtant, plusieurs trémies destinées à désengorger la capitale ont été réalisées, ces dernières années. S'il est vrai que plusieurs points noirs ont disparu à la faveur de la mise en service de ces ouvrages d'art, de nouveaux points noirs ont cependant fait leur apparition. «En fin de compte, on n'a fait que transférer ailleurs les bouchons qui se formaient au niveau des carrefours», estime Hocine. Il faut dire aussi que le parc automobile est en constante augmentation. Selon de récentes statistiques, 1,2 million de véhicules circulent à Alger, sans compter les quelque 500 000 qui y transitent quotidiennement en raison, notamment, de la concentration de la plupart des institutions et des administrations dans un rayon de 20 km environ et du manque de moyens de transport collectif. Avec toutes ces données, les embouteillages semblent inévitables. Mais le sont-ils vraiment ? Non, répondent d'aucuns : «Des solutions existent et il suffit de les mettre en œuvre pour résoudre le problème progressivement.» En attendant, les Algérois fondent leurs espoirs sur le métro, le tramway et le téléphérique qui devront être mis en service en 2009 selon le calendrier établi par le ministère des Transports. «Qui sait, peut être que le cauchemar prendra fin enfin», conclut Hocine.