Ces opérations ont abouti à quelque 30.000 poursuites judiciaires. La question du contrôle de la qualité des produits alimentaires et industriels et de leur traçabilité a fait l'objet d'un débat hier, au forum d'El Moudjahid. Plusieurs spécialistes du domaine et représentants d'Institutions étatiques ont participé à cette rencontre. M.Achli, directeur de la qualité au ministère du Commerce, a tout d'abord présenté la nouvelle loi 09-03 du 25 février 2009 relative à la protection du consommateur et à la répression des fraudes. Cette dernière, qui contient 95 articles, fixe d'une manière plus précise les règles générales de protection du consommateur. Il avance le chiffre de 60.000 à 70.000 interventions effectuées annuellement par les agents de contrôle qui aboutissent à 20.000-30.000 poursuites judiciaires. Selon M.Achli, l'arsenal juridique existe en la matière mais cela n'est pas suffisant. Il faut une implication de tout le monde dans le travail de contrôle. Dans ce contexte, les associations de protection des droits des consommateurs ont un rôle à jouer, considère-t-il. «Il existe une cinquantaine d'organisations à travers le territoire national mais ce nombre reste insuffisant. De plus, ces dernières ne sont pas très actives sur le terrain», déplore l'intervenant. L'idéal, pour M.Achli, est de créer une association dans chaque quartier, chose soutenue par la loi de février 2009 qui leur donne beaucoup de prérogatives. De son côté, Mme Labkiri Hassina, responsable de la direction du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, estime par contre que les agents de contrôle couvrent techniquement les produits alimentaires. Elle a indiqué à ce propos que l'effectif technique est évalué à 4000. «Nous recrutons quelque 100 inspecteurs de contrôle chaque année dans le cadre d'un programme qui s'étale sur cinq ans», explique-t-elle. Mme Tayaâ, représentante des femmes entrepreneurs, soutient pour sa part qu'il ne faut pas qu'il y ait flexibilité sur l'alignement ou le non-alignement à la norme. «Mais, dit-elle, avant de passer à la répression, il faut d'abord adopter une attitude préventive.» Concernant les certifications et les accréditations, le chef de la division qualité au ministère de l'Industrie, M.Belkacemi, a relevé le faible nombre (14) de produits certifiés par l'Ianor et a affirmé qu'à partir de septembre prochain l'aide de l'Etat aux entreprises pour certifier leur système passera à 80%. Abordant le chapitre de la fabrication des médicaments, le président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens d'Alger, Lotfi Benbahmed, a souligné que la notion de la qualité est liée à celle de la responsabilité pharmaceutique. «Il faut qu'elle soit assumée au niveau de toute la chaîne de production.» Les intervenants ont en outre insisté sur la création de laboratoires de référence qui n'existent pas en Algérie. Il faut savoir que l'Algérie compte seulement 19 laboratoires de contrôle pour analyser les échantillons prélevés en cas de soupçons, 46 laboratoires d'analyse de la qualité et 16 autres régionaux de l'environnement. Par ailleurs, M.Benbahmed s'est exprimé sur le retrait graduel du médicament antidouleur Di-Antalvic du marché algérien. «Le ministère de la Santé a pris cette décision en raison des risques sanitaires qu'il peut causer. Il a émis la même démarche que celle adoptée par les autres pays.»