La pandémie affole le monde et l'OMS annonce que la propagation du virus de la grippe porcine «s'approche du 100%», pour toucher tous les pays de la planète. Alors que cinq nouveaux cas ont été enregistrés en Algérie dont un en Arabie Saoudite, la pandémie de grippe AH1N1 a pris une autre dimension. La propagation du virus de la grippe porcine «s'approche du 100%» de la planète, a indiqué hier, un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). «Si vous considérez que la propagation de ce virus a atteint 160 des 193 Etats membres (de l'OMS), nous nous approchons de 100%, mais pas encore», a déclaré à la presse, Gregory Hartl, porte-parole de l'OMS. «En ce qui concerne les morts, je pense que nous sommes maintenant à près de 800 morts», a-t-il encore indiqué. Le précédent chiffre avancé par l'OMS faisait état, mardi dernier de «plus de 700 décès». Depuis son apparition en mars dernier au Mexique, la maladie s'est répandue «à une vitesse sans précédent», selon l'OMS qui a souligné qu'«au cours des pandémies dans le passé, il a fallu plus de six mois aux virus grippaux pour se propager aussi largement que ne l'a fait le nouveau virus H1N1 en moins de six semaines». 100.000 personnes ont été contaminées par le virus la semaine dernière en Angleterre. Alors que le site spécial mis en place par les autorités a été submergé de connexions, d'innombrables polémiques agitent le Royaume. Qu'en est-il de l'Algérie? Sommes-nous réellement capables de faire face à cette maladie qui affole le monde? Avec ce premier cas en provenance d'Arabie Saoudite, la question du maintien du Hadj et de la Omra est désormais remise sur le tapis, alors que le ministère de la Santé et celui des Affaires religieuses et des Wakfs ont récemment affirmé que les rituels du Hadj et de la Omra ne seront pas annulés cette année. Plus encore, le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, a indiqué lors d'une rencontre de sensibilisation sur la grippe porcine H1N1 qui s'est déroulée au début du mois, que les pèlerins se rendront aux Lieux Saints dans des «conditions normales» comme les années précédentes. Toutefois, avec cette nouvelle donne, maintiendra-t-il cette position? La question reste posée. En attendant, les pouvoirs publics s'activent toujours pour limiter l'expansion de l'épidémie en Algérie. La dernière action en date a été l'acquisition d'une soixantaine de caméras thermiques qui seront installées dans les prochains jours aux postes frontières pour renforcer le contrôle sanitaire au niveau des frontières. Les autres pays arabes ont préféré prendre les devants. Réunis mercredi au Caire sous l'égide de l'OMS, les ministre arabes de la Santé ont décidé de restreindre les pèlerinages à la Mecque cette année afin de limiter les risques d'expansion du virus AH1N1. Ces restrictions concerneraient les pèlerins les plus vulnérables comme les personnes âgées, les femmes enceintes, les enfants de moins de 12 ans et les personnes atteintes de maladies chroniques. Hussein Gezaïri, le directeur régional de l'OMS pour le Proche-Orient, a, de son côté estimé que le gouvernement saoudien ratifierait certainement ces recommandations. «Le gouvernement saoudien appliquera ces restrictions et personne n'obtiendra de visa s'il ne respecte pas ces mesures», a-t-il dit. Par ailleurs, l'Egypte a, d'ores et déjà, recommandé aux pèlerins les plus vulnérables, comme les femmes enceintes, d'éviter d'aller à La Mecque cette année en raison de la grippe porcine, alors que le pays a enregistré son premier décès dû au virus AH1N1 (une femme revenant justement de ce pays). Entre-temps, les laboratoires pharmaceutiques mettent les bouchées doubles pour produire les premiers lots de vaccins. Certains d'entre eux en sont à l'étape des essais cliniques, alors que d'autres, en sont à calculer leur chiffre d'affaires de vente des antiviraux, actuellement seul traitement efficace contre la maladie. C'est le cas de la grande firme pharmaceutique suisse Roche. Cette dernière table sur la réalisation, au second semestre 2009, d'un milliard de francs suisses de recettes de la vente de son antiviral Tamiflu. En effet, après avoir vendu pour un milliard de francs suisses (658,2 millions d'euros) de Tamiflu au premier semestre, le groupe bâlois table sur le même chiffre d'affaires pour le second semestre de cette année avec des ventes supplémentaires du médicament, a indiqué jeudi le directeur général de cette firme, Severin Schwan. De leur côté, les Américains en sont à chercher des volontaires pour débuter des essais cliniques de vaccins expérimentaux contre le virus AH1N1 responsable de la grippe porcine. Après avoir isolé et établi les caractéristiques du virus, les Centres fédéraux du contrôle et de prévention des maladies infectieuses (CDC) ont distribué des souches du virus à des fabricants pour développer des lots de vaccins pilotes afin de conduire des essais cliniques sur deux candidats. Ces essais cliniques seront effectués sur une période «compressée» face à la résurgence potentielle de la grippe porcine à l'automne, en même temps que le début de la grippe saisonnière.