Occupant des logements de fonction depuis plus de cinquante ans, elles sont aujourd'hui sommées de quitter les lieux sur décision de justice. Des citoyens menacés d'expulsion des logements qu'ils occupaient depuis des années viennent de se constituer en comité pour défendre leurs droits de garder leurs logements. Ce comité dénommé «comité des familles menacées d'être expulsées» regroupe plusieurs familles qui se trouvent dans la même situation. «Nous sommes là pour défendre nos droits, et ce avec des moyens légaux. Nous demandons aux responsables concernés de nous trouver une solution équitable, nous sommes menacés d'expulsion», a déclaré M.Bouregaâ Djamel, porte-parole de ce comité, lors d'une conférence de presse tenue hier au niveau du siège de l'Addh, à Alger. Selon le porte-parole, ces familles occupant des logements de fonction depuis une cinquantaine d'années et plus sont aujourd'hui sommées de quitter les lieux sur décision de justice. «C'est injuste», a-t-il clamé, avant d'ajouter: «Les services concernés doivent trouver une solution car nous sommes menacés de nous retrouver dans la rue». Ainsi, selon le porte-parole dudit comité «ces familles sont déterminées à aller au bout du combat». Pour plus de précision, l'une des victimes nous a raconté son histoire avec un air triste et déplorable: «J'occupe un logement de fonction depuis 1963 et en 1966 on m'a attribué par arrêté des domaines, ce logement. En 1981, lors de la vente des biens de l'Etat, j'ai constitué un dossier afin d'acheter le logement. En 1991, je suis sorti en retraite; en mai 2000, la justice nous a condamnés à l'expulsion». Pour sa part, le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, Maître Hocine Zehouane, a déclaré: «Nous dénonçons énergiquement ces pratiques: l'Etat doit garantir un minimum d'assurance à ses citoyens». Selon M.Zehouane, «le citoyen qui n'a pas un logement n'a pas la citoyenneté car la citoyenneté est tributaire d'un droit au travail et au logement». Dans ce sens, M.Zehouane a tenu à dire que «la société civile doit se mobiliser car c'est le moyen par lequel nous pouvons arracher nos droits». Dans le même ordre d'idées, le défenseur des droits de l'homme a déploré le fait que «la société civile soit démobilisée», estimant que «c'est le moment de s'organiser pour se faire entendre par les responsables concernés», car, a-t-il déploré, «l'Etat algérien n'est pas en mesure ni sur le plan administratif ni sur le plan institutionnel de trouver la solution aux différents problèmes que vivent les citoyens».