Les lois sévères introduites dans le nouveau Code de la route adopté mercredi dernier par le Conseil des ministres, sont jugées incomplètes par la commission nationale des auto-écoles. Le nouveau Code de la route, qui se veut répressif, ainsi que toutes les décisions prises par le gouvernement afin de juguler la mortalité routière «nécessitent des mesures supplémentaires», à se fier à Sid-Ahmed Ben Sghir, président de la Cnae. La problématique des accidents devient de plus en plus complexe. Des textes sont révisés et le nombre de morts va paradoxalement crescendo. Plus de 4000 personnes périssent chaque année sur nos routes, soit 12 victimes par jour. Deux chiffres qui font de l'Algérie l'un des leaders mondiaux le plus piètre, bien entendu. Dans son intervention, M.Ben Sghir a interpellé le département du transport à trouver une meilleure solution pour les candidats libres du poids lourd qui subissent l'examen sans passer par les auto-écoles. Plus explicite, il explique pour tout un candidat aspirant à avoir un permis du poids lourds, l'importance du passage dans une auto-école. Cette insistance est étroitement liée au nombre croissant des accidents causés par cette catégorie. Il ne se passe pas une journée sans qu'un camion ne cause des dégâts matériels et humains et faire de nos routes un cimetière. Le problème se pose également pour les bus. Malgré le durcissement des conditions d'obtention du permis de conduire de bus, décidé l'année dernière par Amar Tou, un travail qui pourrait figurer parmi les douze travaux d'Hercule, attend le ministère du Transport. L'intervenant juge qu'il est grand temps de s'inspirer du droit international gérant la circulation routière. A l'instar des pays du Vieux Continent, l'Algérie doit revoir à la baisse l'âge d'obtention du permis et le ramener à 21 ans au lieu de 25 ans. Dans une autre optique, M.Ben Sghir s'est dit étonné par certaines décisions prises par le ministères des Transports. La privation des postulants à l'ouverture d'une auto-école d'une formation de deux ans en est la plus flagrante. Par ailleurs il convient de rappeler que parmi les peines introduites, le conducteur risque une peine allant jusqu'à 10 ans de prison, une amende de 100 millions de centimes et 4 ans de retrait de permis. Cela concernera les chauffeurs de poids lourds, transportant notamment de la matière dangereuse et inflammable, qui se trouvent sous l'effet de l'alcool et/ou de stupéfiants. Le retrait de permis pour une période de trois mois sera appliqué dans 10 infractions sur un ensemble de 60. Ne faisant qu'accroître le nombre de morts, l'utilisation du téléphone portable, la non-utilisation de la ceinture de sécurité et du casque pour les motocyclistes seront également lourdement sanctionnés. Les services concernés du ministère des Transports sont formels. Ils ont même décidé d'augmenter les amendes. Pour non-utilisation de la ceinture de sécurité, le chauffeur encourt une amende allant de 2000 à 4 000 DA, et ce en plus du retrait du permis.