Accotements, fossés, caniveaux, tous les espaces ont leur lot de bouteilles, canettes et autres détritus. L'été s'est véritablement installé à Béjaïa. C'est la saison par excellence de tous les excès. On se déplace plus. On dépense plus et surtout on boit plus. Si certains se contentent d'eau minérale, d'autres s'adonnent volontiers aux boissons alcoolisées. Pour ces derniers, chaque jour est une fête. Quel que soit le produit consommé, force est de constater les mêmes gestes d'incivisme qui se répètent. On jette ses déchets n'importe comment et n'importe où. Et c'est, l'environnement qui prend un sacré coup. Aussi, nos rues, nos quartiers, nos routes et nos forêts deviennent des poubelles à ciel ouvert. L'on comprend facilement le geste de quelqu'un qui a bu de la bière parce qu'il n'est plus lucide, cependant que faut-il penser de celui qui n'a bu que de l'eau ou du jus lorsqu'il balance l'emballage par delà la fenêtre de la voiture ou encore sur les lieux de sa consommation. Terrible comportement s'il en est. L'Algérien est-il ainsi fait? L'été, les axes routiers reliant les différents chefs-lieux des communes et des villes sont manifestement enlaidis par des détritus qui ont fait ces dernières années leur apparition: l'emballage de bière et des consommations diverses. «Cette situation est certes générée par les consommateurs indélicats, mais elle découle de l'inconséquence des autorités concernées en mettant sur le marché un emballage, jetable tout en sachant pertinemment qu'il finira immanquablement sa course dans le milieu naturel», estime un citoyen visiblement désabusé par l'évolution des moeurs dans la région. Accotements, fossés, caniveaux, tous les espaces ont leur lot de bouteilles, canettes et autres détritus que des consommateurs sans scrupules ont abandonnés sur place ou jetés lors de leur passage. Les plus malveillants ont poussé le bouchon plus loin, en réduisant en morceaux les bouteilles en verre, rendant leur récupération encore plus malaisée. Le rétablissement de la consignation de ces contenants poussera à coup sûr les consommateurs à réfléchir avant de se débarrasser des emballages. C'est l'unique solution avancée spontanément par beaucoup de gens lorsqu'ils constatent, abusés, ces dégâts qui nuisent sérieusement à l'environnement. D'autres pensent que la solution de recyclage peut réduire ces attaques et créer de l'emploi. En attendant, ce sont les jeunes regroupés dans le mouvement associatif qui se soucient de cette dégradation en organsinant des actions de volontariat destinées justement à réduire un tant soit peu ce massacre qui ne dit pas son nom. Sous d'autres cieux, ces gestes sont sévèrement réprimés. Chez nous, on s'amuse parfois à en faire une fierté. Ainsi va la vie de tous les jours à Béjaïa.