Les feux de forêt continuent de faire des ravages et les superficies ne cessent de se rétrécir. C'est un véritable drame écologique que connaissent nos espaces verts à chaque période des grandes chaleurs. En effet, qu'ils soient volontaires ou accidentels, des centaines de sinistres ravagent quotidiennement des milliers d'hectares de forêt, de broussailles et de champs. Depuis le début du mois de juin et jusqu'à aujourd'hui, plus de deux mille foyers d'incendie ont été signalés à travers toutes les wilayas du pays, réduisant en fumée plus de 13.000 hectares. 8000 hectares de blé et d'orge ont été détruits et plusieurs milliers d'arbres fruitiers: cerisiers, figuiers, oliviers...réduits en cendre. Dans son communiqué n°05 arrêté au 24 juillet dernier, la Direction générale des forêts a brossé un tableau de la situation des feux de forêt qui donne, pour le moins, froid dans le dos. Et pour cause. Durant la période s'étalant du 1er juin au 24 juillet, la DGF a enregistré pas moins de 1154 foyers d'incendie sur tout le territoire national. Les pertes causées par ces feux ont été estimées à 10.282 hectares dont 4409 hectares de forêts. Ce qui fait une moyenne de 21 foyers par jour et une superficie de neuf hectares par foyer. Quant à la semaine allant du 18 au 24 juillet, elle a connu, à elle seule, 401 foyers ayant parcouru une superficie totale de 4402 hectares dont 1687 hectares en forêts. Soit une moyenne de 57 foyers par jour et une superficie de 11 hectares par foyer. Selon les responsables de cette direction, l'embrasement des forêts a été hautement encouragé par les fortes canicules dues à des phénomènes météorologiques et à des vagues de dépressions climatiques exceptionnelles en cette période. Ces dernières ont caractérisé, pour rappel, la période allant du 13 au 15 juillet et celle du 21 au 30 juillet. Pratiquement toutes les wilayas du pays ont été touchées par ces feux mais plus particulièrement Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba, Blida, Bouira, Tizi Ouzou, Médéa, Bordj Bou Arréridj, Boumerdès, Tissemssilt, Tipaza, Aïn Defla, Chlef, Constantine, Sidi Bel Abbès, Tébessa, M'sila... Les citoyens de ces régions ont vécu des journées des plus éprouvantes. Les températures dépassaient les 40° atteignant parfois 52° dans certaines régions, affectant sensiblement les personnes âgées, les enfants et les insuffisants respiratoires. Insolations, coups de soleil, déshydratations ou encore dyspnées et crises d'asthme ont été le lot de cette période caniculaire. Le hic est que la situation a été aggravée par les coupures assez fréquentes de l'électricité et de l'eau. «Il nous est arrivé de rester sans eau durant toute une semaine. La plupart de nos appareils électroménagers ont été bousillés à cause des coupures récurrentes de courant électrique», témoigne un citoyen de la ville des Roses. Le mécontentement a été constaté dans plusieurs régions du pays. Parfois le pire a été évité de justesse, comme ce fut le cas, il y a quelques semaines, quand des citoyens sont sortis dans la rue exprimer leur ras-le-bol face à une telle situation. Dans d'autres régions encore, surtout en Kabylie, des villages entiers ont été cernés par les feux durant plusieurs jours, des habitations ont été épargnées in extremis. Des milliers d'oliviers et d'autres arbres fruitiers tels les abricotiers, les cerisiers, des figuiers, les pommiers et les poiriers ont été calcinés, au grand malheur de leurs propriétaires.