Les opérations d'importation des services sont soumises à la domiciliation bancaire. La Direction générale fiscale des grandes entreprises (DGE) n'a pas mis beaucoup de temps pour expliciter les modalités d'application des nouvelles mesures contenues dans la loi de finances complémentaire. Cette institution a effectivement signifié aux opérateurs que pour solliciter les attestations de transferts de fonds dans le cadre des dispositions de l'article 10 de la loi de finances pour 2009, il faudrait se plier à l'exigence de domiciliation bancaire. Cette dernière était déjà instituée pour l'importation de biens. C'est donc un oubli qui est corrigé, selon les responsables du ministère des Finances qui ont organisé récemment une conférence de presse portant sur la loi de finances complémentaire. L'article 63 de cette loi a institué une taxe de domiciliation bancaire fixée à 3% du montant de domiciliation pour les importations de services. La DGE a tenu à informer les opérateurs concernés par cette mesure qu'il leur appartient de se conformer à ces nouvelles prescriptions par l'acquittement de la quittance de la taxe auprès du receveur de rattachement préalablement à toute autorisation de transfert. L'avis publié par cette structure relevant de la Direction générale des impôts est donc très explicite sur la question. Le gouvernement vise à travers ces nouvelles mesures à contribuer à la réduction des importations après avoir atteint 40 milliards de dollars en 2008. Durant cette année 2008, la facture des importations des services s'était alourdie à près de 11 milliards de dollars contre près de 7 milliards de dollars en 2007. Les importations de biens étaient montées à 37,39 milliards de dollars contre 26,35 milliards de dollars en 2007. A ce sujet, la Banque d'Algérie avait signalé dans son dernier bulletin de conjoncture publié en mai dernier qu'un autre élément de vulnérabilité pour la balance des paiements est représenté par l'emballement, en 2008, des services non-facteurs importés (transports). Ces services importés sont passés de 4,78 milliards de dollars en 2006 à 6,93 milliards de dollars en 2007 et à 10,97 milliards de dollars en 2008, avait précisé la Banque centrale. La majorité des services non-facteurs importés se compose des services de transport maritime et aérien, les services de bâtiment et travaux publics et les services techniques. L'augmentation des services importés au titre de la rubrique transports (3,126 milliards de dollars en 2008 contre 2,15 milliards de dollars en 2007) est liée à la forte augmentation des importations de biens relevant de ce secteur. La forte croissance des deux autres principaux services importés, représentés par les services bâtiments et travaux publics (2,656 milliards de dollars en 2008 contre 1,54 milliard de dollars en 2007) et services techniques aux entreprises (3,387 milliards de dollars en 2008 contre 1,69 milliard de dollars en 2007), s'explique principalement par les importations de services au titre des infrastructures publiques et par certaines entreprises du secteur des hydrocarbures.