Les entreprises réalisatrices sont confrontées au refus d'expropriation des villageois. Alors que la wilaya de Tizi Ouzou bénéficie d'enveloppes budgétaires énormes, la réalisation de plusieurs projets structurants se trouve confrontée à de nombreuses oppositions. L'alimentation de la région en gaz de ville semble être la plus touchée par ce phénomène, bien que nombre d'autres réalisations attendent encore. Dans toutes les localités et à maintes reprises, les travaux des entreprises réalisatrices ont été bloqués par des villageois qui ne voulaient pas voir leurs parcelles de terre touchées. Les exemples sont nombreux. Les travaux de la conduite d'alimentation de la ville littorale de Tigzirt en gaz de ville attendent encore leur lancement. Ayant constaté l'impossibilité de l'alimenter, via Dellys, les responsables ont lancé une autre étude offrant des avantages en passant par la daïra de Makouda. Le projet devait être réceptionné l'année écoulée. Cependant, les autorités n'ont pas tardé à se voir confrontées au niet des villageois de cette daïra qui refusent que les tuyaux traversent leurs terres. Jusqu'à présent, cette région qui, normalement vit du tourisme, attend encore la bonne volonté des citoyens de Makouda. Aucune solution ne pointe à l'horizon alors que les commerçants de Tigzirt, qui ont observé plusieurs fois un mouvement de grève au début de l'été, ont inscrit ce projet parmi leurs revendications. A Aïn El Hammam, le même projet d'alimentation en gaz de ville est toujours en attente. Des villageois s'opposent aux entreprises réalisatrices. Pour rappel, ce problème d'opposition a été signalé par les responsables locaux dont le wali lors de la visite du ministre de l'Energie et des Mines. Alors que la wilaya est un grand chantier à ciel ouvert et qu'elle est appelée à devenir une zone d'excellence régionale à l'horizon 2014, les enveloppes budgétaires risquent de se faire désirer. A l'origine, des oppositions de villageois. De partout, ces derniers s'élèvent et arrêtent les chantiers. Les cas se comptent par dizaines dans ces communes de haute Kabylie. Plus loin, vers le nord-est, à Azazga, des villageois se dressent encore devant les travaux de contournement de la RN12 et l'alimentation de la commune de Yakouren et de la daïra d'Azeffoun en gaz de ville. Le motif est le même. Pourtant, chaque jour, des villageois bloquent des routes, ferment les sièges des mairies et brûlent des pneus. La raison, comble du paradoxe, l'absence de projets de développement, et des commodités comme les routes, le gaz de ville et l'eau potable. La situation se passe de tout commentaire, car ceux qui réclament le développement sont, dans la majeure partie des cas, ceux-là mêmes qui les bloquent. Aussi, les élus locaux demeurent impuissants devant ce fait sociologique tenace. II paraît que ces derniers ne veulent pas faire des mécontents pour ne pas perdre des voix dans les prochaines élections locales.