C'est le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, qui a annoncé la nouvelle lors de sa visite, avant-hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'attente des citoyens du village de Souk T'leta, qui a duré depuis 1984, va bientôt prendre fin. Les travaux du projet de barrage pour lequel ils ont été expropriés, vont débuter au plus tard en mars 2010. C'est le ministre des Ressources en eau qui a annoncé la nouvelle lors de sa visite, avant-hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Cette décision est venue à point pour mettre un terme au supplice vécu depuis 25 années par les 200 familles expropriées. M.Abdelmalek Sellal, dira au sujet des indemnisations que les pouvoirs publics offrent un double choix. Les familles dessaisies de leurs terres, pour les besoins du barrage peuvent être relogées ou indemnisées. Ils n'ont qu'à décider de leurs choix, avec les autorités locales. Contacté, le premier responsable de la commune de Tadmaït, a confirmé les dires du ministre. M.Hamaïdi affirmait que la commune a déjà réservé une assiette pour la construction, comme première tranche, de 80 logement au bénéfice des expropriés qui choisiront d'être relogés. Toujours dans le même objectif, le même responsable parlait d'un accord commun entre les APC de Tadmaït, Tirmitine et Draâ Ben Khedda pour débloquer les 120 autres logements nécessaires. Cependant, les responsables de l'association, des expropriés, interrogés, restaient méfiants quant au choix des indemnisations. Le résident de ce même collectif affirmait que les prix proposés ne correspondent plus à ceux pratiqués actuellement pour le foncier. II dira que les 50 DA fixés pour le mètre carré, sont insignifiants au vu des pertes auxquelles les villageois consentiront. Il n'y a pas que la terre, mais de véritables surfaces arboricoles qui seront submergées par les eaux du barrage. Interrogé sur ce refus, le président d'APC de Tadmaït abondait dans le même sens que les opposants. Il dira que ce prix a été fixé par les domaines et que des démarches sont entreprises par l'Assemblée populaire communale pour revoir à la hausse les indemnisations. Les quelque 650 millions de dinars alloués à cet effet ne semblent, donc pas en mesure de régler le problème. C'est pourquoi, vraisemblablement, les élus locaux ont entrepris des négociations avec les directions respectives de l'hydraulique et de l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt) pour effectuer des rééquilibrages dans l'enveloppe globale du projet estimée d'ailleurs à 13 milliards de dinars. Pour rappel, les souffrances des villageois ont commencé en 1984, lorsqu'un projet de barrage a été retenu au niveau du village de Souk T'leta. II est prévu près de Draâ BenKhedda et Tadmaït sur l'oued Bougdoura, important affluent de l'Oued Sebaou. La capacité prévue étant de 150 millions de m3 pourra alimenter plusieurs wilayas du Centre. Pour enclencher les préalables à la réalisation, les décisions d'expropriation ont été notifiées aux villageois possédant des terres englobées par l'assiette. Après quelques années d'attente, les actions de contestation ont alors commencé. Les villageois ont adressé des réclamations à toutes les instances habilitées à trouver des solutions à leur détresse. Ils racontent d'ailleurs le calvaire qu'ils continuent de vivre avec la détermination d'aller jusqu'au bout de leur lutte. La décision de reprendre les travaux de ce projet vient donc comme une bouée de sauvetage pour une population tiraillée entre actions de colère et misère quotidienne. En effet, tout le long de ces années, les villageois ont recouru à la fermeture du siège de la daïra de Draâ Ben Khedda, les sit-in sur les lieux ainsi que la fermeture des axes routiers de leur commune. La décision d'expropriation, pour rappel, les a laissés sans pistes, ni écoles, ni même le transport. La reprise de ce vieux projet est désormais une véritable aubaine d'autant plus que les autorités locales sont à pied d'oeuvre pour répondre aux doléances de villageois qui ont attendu depuis un quart de siècle.