S'inspirant de Loin de Médine et de Vaste est la prison d'Assia Djebar, l'actrice et productrice berlinoise d'origine irakienne, Nadja Tenge, portera à la scène des textes choisis de l'écrivaine. Assia Djebar compte parmi les jurés du prochain Festival du film de Rome qui se tiendra du 15 au 23 octobre. Sous la présidence du cinéaste américano-tchèque, Milos Forman, deux fois oscarisé, elle sera aux côtés de l'actrice allemande Senta Berger, de l'architecte italienne Gae Aulenti, du cinéaste russe Pavel Lungin et du scénariste et académicien français, Jean-Loup Dabadie. L'écrivaine sera ainsi membre de jury aux côtés d'éminents cinéastes lors de la 4e édition de ce festival considéré comme l'un des plus importants du Vieux Continent, faisant d'elle la première personnalité arabe et maghrébine à faire partie d'un tel événement. Après ses deux films La Nouba des femmes du Mont Chenoua (1978) et La Zerda ou les chants de l'oubli (1982), voilà que le monde du cinéma sollicite encore ses lumières. Avec Histoires des droits de l'homme (Stories on Human Rights), une initiative du Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, des réalisateurs, artistes et écrivains de renommée internationale, ont été associés à la commémoration du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. 22 réalisateurs ont ainsi contribué à la confection d'un film composé d'autant de courts métrages de 3 minutes, inspirés par les 6 thèmes de ladite Déclaration: culture, développement, dignité et justice, environnement, égalité des sexes et participation. Sur le même principe, le projet comporte, en outre, un livre (Editions Electa) avec les contributions de Gabriel Garcia Marquez, Khaled Hosseini, Roberto Saviano, Naguib Mahfouz, Elfriede Jelinek, Ruth Ozeki, Jose Saramago, Chimamanda Ngozi Adichie, Assia Djebar, Nuruddin Farah, Toni Morrison et Mo Yan. La production du projet a été confiée à l'Ong Art for The World. Après les Italiennes Samantha Marenzi et Licia Maglietta, s'inspirant respectivement de Loin de Médine et de Vaste est la prison d'Assia Djebar, c'est au tour de l'actrice et productrice berlinoise d'origine irakienne, Nadja Tenge, de porter à la scène des textes choisis de l'écrivaine. Performance théâtrale à partir de textes d'Assia Djebar et des Mille et Une Nuits, sous la direction d'Ilona Zarypow, 1000 und eine Frau (Mille et Une Femmes) mêle mots, chants et musique pour interroger les représentations et le sort fait aux femmes dans la tradition arabe. Avec une activité riche, notre écrivaine et intellectuelle émérite ne chôme pas. L'an dernier Assia Djebar comptait parmi les auteurs pressentis pour le prix Nobel de littérature qui est allé au Français Jean-Marie Gustave Le Clézio. Du 23 au 30 juin, en présence de l'auteur, l'oeuvre d'Assia Djebar a fait l'objet d'un colloque international à Cerisy. Le 7 juin, France Culture proposait une émission consacrée à Assia Djebar, enregistrée en public et en présence de l'auteure lors de la soirée de clôture du Festival Textes & Voix, en février à Paris. Marie Christine Barrault et Nicolas Pignon ont lu des fragments en particulier de son dernier livre Nulle part dans la maison de mon père et de La Disparition de la langue française. Entre récit autobiographique et pèlerinage dans la mémoire, composé de fragments chronologiques, Nulle part dans la maison de mon père est paru le 31 octobre 2007 chez Fayard, puis en mars 2009 chez Sédia en Algérie. En août, le Centre François-Mauriac de Malagar a accueilli l'écrivaine à la faveur d'une rencontre et de Correspondances retrouvées, une création originale à partir de ses propres textes sur une musique de Jean-Jacques Quesada. Correspondances retrouvées a auparavant été donnée à Bordeaux en 2003, puis à Oran et Alger en 2004. En octobre 2005, tout comme le poète syro-libanais Adonis, le Tchèque Milan Kundera, l'Américaine Joyce Carol Oates, la Britannique Doris Lessing ou le Japonais Haruki Murakami, l'écrivaine algérienne comptait une nouvelle fois parmi les nominés pour le prix Nobel de littérature, finalement attribué à l'écrivain turc à succès, Orhan Pamuk. Siégeant sous la coupole de l'Académie française depuis le 22 juin 2006, plus particulièrement au fauteuil n° 5, succédant ainsi au fauteuil vacant du juriste Georges Vedel, notre Cherchelloise, Assia Djebar a été citée en 2004 pour le prix Nobel de littérature aux côtés de l'Américaine Joyce Carol Oates et de la Danoise Inger Christensen. Auteure prolifique (romans, poésie, nouvelles, essais, théâtre) et réalisatrice, née Fatma-Zohra Imalhayène en 1936 à Cherchell, Assia Djebar est la plus célèbre écrivaine algérienne de langue française. Son oeuvre interroge l'histoire et des destins de femmes dans les sociétés musulmanes. Traduite dans une vingtaine de langues, la romancière a été primée à plusieurs reprises en Belgique, aux Etats-Unis, en Italie, au Canada, en France et en Allemagne. Assia Djebar est notamment lauréate du prix Maurice Maeterlinck (Bruxelles, 1995), du Literary Neustadt.