Note pays est prédisposé à fournir tous les moyens matériels dans la mesure du possible sans pour autant intervenir au-delà de ses frontières. Comme attendu, l'Algérie a été cordialement sollicitée pour prêter main forte aux pays du Sahel matériellement et logistiquement, dans le cadre d'une coopération stratégique contre le terrorisme piloté par ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb Islamique. C'est ce qui ressort de la réunion des chefs d'état-major des quatre pays participants, l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, qui s'est déroulée dans la capitale du Hoggar mercredi et jeudi derniers. Il va sans dire que les pays voisins, moins équipés militairement, souhaiteraient tirer profit de l'expérience de l'Algérie en matière de lutte antiterroriste. Lors de cette réunion, la première du genre, il a été également question des mécanismes à dégager pour faire face à la nébuleuse, notamment en ce qui concerne l'échange et l'exploitation du renseignement, élément moteur d'une collaboration exigeant, selon des sources, une totale transparence. La réunion s'est particulièrement intéressée à ce qui se passe actuellement au niveau de la bande du Sahel, devenue un lieu de transaction et de transit pour les bandes criminelles, celles, notamment affiliées à des réseaux de trafics d'armes et de munitions ainsi que les narcotrafiquants, sources de financement d'Al Qaîda en Afrique du Nord. Selon les mêmes sources, notre pays est prédisposé à fournir tous les moyens matériels dans la mesure du possible sans pour autant intervenir au-delà de ses frontières. Cette condition est d'autant plus impérative dans la mesure où les hautes instances militaires du pays refusent de s'impliquer sur un territoire étranger. La réunion de Tamanrasset est le prélude à une autre initiation prévue au mois de novembre prochain à Bamako. En outre, la réunion de Tamanrasset a été l'occasion de discuter des modalités et des mécanismes de lutte contre les groupes terroristes après les déclarations du président malien qui avait affirmé que l'Algérie, la Libye et le Mali vont oeuvrer ensemble à mettre les moyens adéquats pour combattre le terrorisme et la criminalité menaçant la stabilité dans la région sahélo-saharienne. Le même interlocuteur avait, auparavant annoncé lors du Sommet africain de juillet dernier en Libye, qu'il s'était entretenu avec les présidents Abdelaziz Bouteflika et Maâmar El-Gueddafi sur le contexte sécuritaire dans la bande du Sahel. A la suite de quoi, les trois chefs d'Etat avaient décidé de mettre en oeuvre tous les moyens militaires pour combattre le terrorisme et le crime organisé. Reste à élaborer maintenant les grands chapitres de la stratégie discutée à Tamanrasset, les moyens à investir et le traitement du renseignement. Dans ce contexte, on n'écarte pas la mise en fonction d'une cellule commune pour l'échange et l'exploitation du renseignement d'autant que l'instabilité au niveau de la région sahélo-saharienne menace l'ensemble des pays limitrophes désormais appelés à coopérer sans réserve pour préserver les intérêts communs.