La réduction des recettes d'exportations des hydrocarbures n'empêche pas le pays de poursuivre sa croissance. En 2009 et en 2010, les pays sud-méditerranéens sont pressentis pour maintenir un taux de croissance appréciable qui se situe à hauteur de 4%. L'Algérie fait partie de cette élite. C'est le Moniteur du commerce international (Moci) qui arrive à cette conclusion après une étude dont ont fait l'objet 40 pays. Au sud de la Méditerranée, la Jordanie et le Liban font des résultas aussi bons que ceux de l'Algérie avec 4% de croissance, ce qui est conforme aux prévisions du gouvernement. La Libye et Chypre sont moins bien nanties (2,7 et 2,1%). La Turquie n'est qu'à 1,5% de croissance. Le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Syrie sont aussi susceptibles de réaliser un taux de croissance de plus de 1% en 2010. De nombreux pays du sud de la Méditerranée ont donc mieux résisté à la crise que ceux du nord avec des taux de croissance frôlant 0%. Dans les quelques années à venir, il y a un espoir pour que la croissance soit tirée par les pays émergents en Afrique et au Proche-Orient, selon la même source. Pour les pays exportateurs de pétrole, les horizons semblent moins sombres que ce qui était craint auparavant. La dégringolade des prix ne devrait pas se poursuivre. Après que le cours moyen du baril a été de 97,3 dollars en 2008, il sera de 60,50 dollars cette année. Ces prévisions sont aussi celles du FMI. Pour 2010, la hausse sera même remarquée avec un prix du baril à 74,50 dollars. En tout cas, l'Algérie ne s'attend plus à recueillir que 34,7 milliards de dollars cette année en produits d'exportations des hydrocarbures alors qu'au début de l'année, l'espoir était grand de voir les recettes monter à 80 milliards de dollars soit presque autant qu'en 2008. Le Moci se réfère d'ailleurs aux prévisions du FMI pour souligner que les prix du pétrole ont réagi vivement au sentiment que la dynamique du marché est en train d'évoluer suite aux prévisions de croissance de 2,5% au niveau mondial augurant une reprise de la demande, même faible. D'ailleurs, si les prix avaient continué à baisser, les pays monoexportaeurs auraient été dans l'obligation d'utiliser leurs réserves en devises pour soutenir leur économie, rappelant encore la fragilité des équilibres basés sur la rente. L'Algérie se trouve devant un autre dilemme: les décisions politiques et économiques doivent trouver un juste équilibre entre la nécessité de soutenir la demande et le risque d'aggraver les sorties de capitaux et de compromettre la viabilité des finances publiques. Avant que la politique de prudence ne soit appliquée dans la pratique en Algérie, il y a eu un avertissement lancé par le FMI dès juillet dernier. Mais ce n'est pas pour autant que tous les risques sont éloignés. Le fait d'injecter plus de 10 milliards de dollars dans la sphère économique pour ne gagner que quelques points de croissance n'est vraiment pas une performance quoi qu'en pensent les adeptes des chiffres avec plusieurs zéros. La faiblesse de l'appareil de production est attestée par plusieurs analyses qui avancent de nombreuses raisons à ce type de handicap. Il faut ajouter à cela le fait que les montants dépensés par l'Etat ne sont pas investis en réalité à l'intérieur du pays puisqu'une partie est destinée exclusivement à l'importation. Cette dernière concurrence même la production nationale à qui peu de marges de manoeuvres sont laissées pour conquérir le marché national. De là à vouloir exporter des produits industriels, agricoles ou autres en quantités suffisantes pour se préparer à compenser le déclin des recettes des hydrocarbures est assimilé à un objectif qui a peu de chances d'être atteint. Au rythme actuel de la croissance, certaines promesses ne pourront jamais être réalisées. C'est le cas pour la résorption du chômage. Dans ce chapitre, il faut un taux de croissance de 6% pendant 10 ans afin que l'emploi soit enfin disponible pour tous les Algériens en âge de travailler.