Pourtant tout changement d'activité est soumis à une autorisation du ministère du Commerce. Le nouveau week-end, le mois sacré du Ramadhan, la rentrée scolaire, et enfin l'Aïd. Que d'événements! Et qui dit événement, dit dépenses auxquelles il sera difficile de faire face, notamment avec les dernières décisions adoptées dans le cadre de la loi de finances complémentaire. Les citoyens sont de ce fait contraints de «serrer la ceinture» au point que certains pères de famille ont d'ores et déjà décidé de faire l'impasse sur l'achat d'habits des enfants pour la rentrée scolaire. C'est le cas de Mohamed, un fonctionnaire de l'APC de Sidi M'hamed. «Je ne peux pas me permettre d'acheter des habits à mes enfants deux fois de suite et surtout avec l'arrivée du Ramadhan et l'achat des fournitures scolaires. Alors, pour cette rentrée, je vais me rabattre sur la friperie pour faire quelques économies qui me permettront peut-être de gâter mes enfants le jour de l'Aïd», a-t-il expliqué tout en souriant pour cacher son désarroi. Mahieddine, un quadragénaire, était plus dépité. Il révèle: «Je ne peux même pas réparer mon frigo tombé en panne en plein mois d'août. Je préfère consacrer cet argent au Ramadhan et à la rentrée scolaire de mes deux derniers enfants.» Interrogé à propos de la décision du gouvernement de supprimer les crédits à la consommation à l'approche des ces trois grand rendez-vous, il a indiqué: «C'était notre bouée de sauvetage (...) il y a deux ans j'ai contracté un crédit de ce genre, lors du mariage de ma fille aînée. Mais aujourd'hui, ce n'est plus possible.» Ce qui explique le peu d'affluence, ces derniers jours, dans les marchés, bazars et autres magasins. D'autant que les prix des fruits et légumes et autres produits de large consommation ont connu une flambée vertigineuse. «Nous avons des ministères et un gouvernement, mais aucun n'est capable de trouver une solution à ce problème, on ne peut pas passer le Ramadhan à acheter des tomates à 80 dinars et du poulet à 400 dinars, c'est impossible», a indiqué Louisa, une veuve ayant à sa charge une famille de 4 enfants. Si ces rendez-vous sociaux sont une galère pour les familles nécessiteuses, il n'en est pas de même pour certains propriétaires de locaux commerciaux qui n'attendent que cette période pour changer d'activité. En effet, il n'est pas rare de voir une librairie transformée en magasin de vente de zlabia. D'autres se découvrent des vertus de gastronomes en proposant des «boureks» en tout genre. Vous verrez ainsi, des gérants de fast-foods, de pizzerias etc. s'improviser marchands de zlabia l'espace d'un mois. Pourtant tout changement d'activité est soumis à une autorisation. Qu'à cela ne tienne! Les commerçants non respectueux de cette réglementation risqueraient de faire l'objet de «sanctions administratives et pénales prévues». Le ministère du Commerce ira-t-il au bout de sa nouvelle décision? Ce n'est pas évident. Quant à l'hygiène, repassez au Ramadhan prochain.