Les nouvelles mesures prises dans la loi de finances complémentaire 2009 ont pénalisé les opérateurs économiques intervenant dans le domaine de l'importation par la grande surprise que seul le crédit documentaire est autorisé comme moyen de règlement des opérations d'importation. Les motifs évoqués dans cette démarche sont vraisemblablement le taux des importations au titre de l'année 2008 qui, selon les pouvoirs publics, a atteint son apogée. Or ce qu'il faut retenir, c'est que les prix des matières premières au niveau international, qui ont doublé sinon triplé, comparativement aux années précédentes, donc logiquement le chiffre d'affaires lié aux importations a nettement augmenté, mais les quantités avaient subi une régression par rapport aux années précédentes. Le crédit documentaire instauré comme seul moyen de paiement des opérations d'importation aura des conséquences néfastes sur la trésorerie des opérateurs par la perte de 1% sur la confirmation de la lettre de crédit (sur 40 milliards de dollars, l'Algérie perd 400 millions de dollars). Ces frais sont attribués directement au profit des banques étrangères, sans parler des pertes de temps considérables et les délais qui vont être encore prolongés par cet unique système de règlement. L'autre contrainte relevée est liée aux frais de ce type de paiement puisque les banques algériennes demandent des provisions considérables pour accepter d'ouvrir un crédit documentaire (ces provisions sont parfois égales au montant de la lettre de crédit). Cependant, les opérateurs algériens ne disposent pas d'une importante trésorerie pour faire face à cette nouvelle situation. Nous nous situons dans cette catégorie d'importateurs de matières premières destinées à l'industrie agroalimentaire et nous sommes un acteur économique qui contribue sans cesse au bon fonctionnement de notre industrie alimentaire. De plus, notre rôle dans cette chaîne est considérable du fait que nous accordons des crédits pour les fabricants dans l'industrie alimentaire allant jusqu'à 4 mois et de même pour ces derniers qui accordent des crédits aux grossistes pour alimenter le circuit de la distribution. C'est dire que l'ensemble des intervenants dans ce processus seront touchés d'une manière directe ou indirecte par ces nouvelles mesures édictées par la loi de finances complémentaire 2009 en instaurant la lettre de crédit comme seul et unique mode de paiement. Il convient de noter que l'intervenant dans ce processus des opérations d'importations, notamment les matières premières destinées à la transformation dans l'industrie agroalimentaire peut éventuellement être confronté à des contraintes majeures soit le cas de la non-conformité pour vice caché, ou de la non-conformité du produit sur la qualité, (seule l'analyse peut déterminer les causes de ces anomalies) et vice apparent, par défaut d'étiquetage dont le fournisseur peut en être à l'origine. Dans les deux cas, l'importateur se verra confronté à un refus d'admission pour non-conformité de produits avec notification irréversible. Cette entrave est valable aussi dans le cas d'un règlement par remise documentaire à vue (envoi des documents à la banque), c'est-à-dire dans le cas où l'opérateur algérien n'a aucune couverture qui peut l'épargner de ces contraintes. Les nouvelles dispositions prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire obligent l'importateur à formaliser lui-même le dossier d'importation (domiciliation bancaire, formalités administratives au niveau des services de contrôle aux frontières etc...), l'annulation du système de procuration pénalise davantage l'importateur qui a en charge des obligations, outre la gestion courante, les déplacements fréquents dans le cadre des foires, salons, colloques et séminaires au niveau national et international. (*) Importateur