Les entreprises de réalisation des projets du nouveau pôle universitaire dans la commune de Fesdis et du nouveau pôle urbain de Hamla de Batna ont déploré un «manque criard» de main-d'oeuvre qualifiée susceptible, selon eux, d'«allonger les délais» d'exécution des projets. Pour M.Abdi Saïd, entrepreneur engagé dans la concrétisation du grand nouveau pôle urbain de Hamla où sont prévus 12.000 logements, toutes formules confondues, la plupart des entrepreneurs font appel à des ouvriers qualifiés des wilayas voisines particulièrement des ferrailleurs et coffreurs dument sollicités. Selon lui, ces ouvriers recrutés à Khenchela, Oum El Bouaghi et Biskra exigent des salaires «exorbitants» pour compenser leurs déplacements et frais d'hébergement et de restauration, et «imposent» à leurs employeurs des «week-ends prolongés commençant à midi de chaque mercredi». Selon, M.Benkherchi, entrepreneur de Sétif chargé de la réalisation d'une partie d'une résidence universitaire à la future université de Fesdis, ce manque d'ouvriers qualifiés «ralentit considérablement» la progression des travaux et conduit «inexorablement» à l'étirement du délai de réalisation. Cela, affirme-t-il, expose l'entreprise à des sanctions allant de «la résiliation du contrat et au rejet de ses points de qualification, à sa privation de futurs marchés». M.Ahmed Kemchi de Biskra, chef d'entreprise également à pied d'oeuvre au pôle universitaire de Fesdis, relève que le bureau de main-d'oeuvre n'a pas pu trouver une solution à cette problématique qui impose des «surcharges salariales» pour les entrepreneurs lorsqu'ils font appel à des ouvriers hors wilaya. Coffreur de métier, M.Mohamed Belouanas d'Oum el Bouaghi souligne que l'ouvrier amené à se déplacer hors de sa wilaya espère «légitimement accéder à un salaire plus conséquent» d'autant que ce métier l'expose pendant de longues heures au soleil et à la chaleur torride de l'été et, en hiver, au froid, au vent glacial et aux précipitations. Les différents intervenants dans le secteur du bâtiment imputent quasi unanimement ce déficit à l'insuffisance de l'offre de formation en la matière, constat ayant conduit l'administration locale de la formation professionnelle à lancer de nouvelles formations demandées par le marché.