Ath-Zmenzer accueille aujourd'hui le conclave. C' est désormais devenu un rituel. Comme chaque dimanche, des délégués de la Cadc, accompagnés des familles des détenus et de citoyens, ont tenu un sit-in devant le tribunal de Tizi Ouzou. Les protestataires n'ont pas été avares de slogans anti-pouvoir et ont hurlé, également, leur exigence: la libération des détenus. Selon quelques délégués récemment libérés, les détenus, actuellement à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou, ont l'intention de faire une grève de la faim. Cette action se veut une dénonciation de leur arrestation. Par ailleurs, la Cadc organise, aujourd'hui, un conclave extraordinaire à Ath-Zmenzer avec au menu de travaux et selon plusieurs sources, l'examen du cas des détenus. Il semble, en effet, que la Cadc s'achemine vers une action d'éclat, pour demander la libération des délégués et citoyens actuellement en état d'arrestation. Comme l'on précise, de même, que le cas de Mehdi Yefsah, accusé d'être l'émissaire du pouvoir - un «émissaire» qui, selon des délégués, aurait usé de chantage sur les détenus pour les amener à la «table de discussions», une accusation réfutée par ce dernier - pourrait revenir sur la table. De même, le conclave extraordinaire, aura à discuter de la position à prendre par la Cadc, au sujet des locales du 10 octobre. Il apparaît que la question des élections municipales soit un vrai casse-tête pour les délégués. S'il a été relativement facile de rejeter les législatives, il n'en est pas de même pour les locales. Ne serait-ce que parce que le mandat, cette fois-ci, est un mandat de proximité. D'où la nécessité d'une profonde réflexion. On a, aussi, appris que la Cadc envisage de s'attacher les services de juristes pour mieux cerner tous les aspects du problème. Les délégués ne manqueront pas d'évoquer la scène politique et particulièrement la position des partis ayant un fort ancrage au niveau de la Kabylie: le FFS et le RCD. Selon certaines sources, en effet, il semble que le RCD a subi de «sérieuses pressions sur le conseil national, de la part notamment de ses bureaux de wilayas», afin de l'amener à participer aux prochaines locales. Donc pour cette fois-ci, le consensus Cadc-partis politiques semble difficile. De toutes les façons, le conclave extraordinaire aura, avec l'affaire des détenus et le cas Yefsah, du pain sur la planche. Donc, apparemment l'examen de la participation ou non aux élections du 10 octobre sera renvoyé au conclave ordinaire qui se tiendra à Tizi Ouzou, le 18 juillet prochain.