Pour faire face à la hausse des prix des produits de large consommation, certaines familles n'hésitent pas à hypothéquer leurs biens. Après avoir connu, un moment, une relative accalmie, les coûts de certains produits de large consommation ont repris leur flambée, notamment avec l'arrivée du Ramadhan. La viande rouge fait voir rouge. Les prix augmentent sans tenir compte de l'offre et de la demande. La marchandise est même exposée sur des étals à l'air libre. Les faibles revenus appréhendent d'ores et déjà la facture des dépenses qui s'annonce trop salée. Les prix des produits de base affichés vous font perdre les assises. La pomme de terre est cédée à 65 DA, contre 30 DA il y a quelques jours, tout comme l'aubergine à 90 DA le kg et l'haricot vert à 120 DA. Quant au poivron vert, il vaut mieux ne pas s'y frotter. A 180 DA, il est pimenté, même la tomate, pour atténuer de l'effet, ne veut pas jouer au bouc émissaire. Elle est loin de jouer les timides à 110 DA le kg. Acide le citron, mieux vaut ne pas s'en approcher: 320 DA le kg! Au marché couvert, le raisin, la pomme et la pêche croisée (nectarine), sont cédés respectivement à 700 et 120 DA, 160 DA et 180 à 220 DA. Alors qu'au marché d'El Hattab, les prix sont réduits de moitié, ce qui explique l'afflux des consommateurs sur ce point de vente, tout comme le marché de Souk Ellil au niveau du 8-Mai 45, où les maigres bourses y trouvent plus ou moins leur compte, mais la qualité est loin d'être assurée. Dans ces lieux, la viande bovine est cédée entre 850 et 950 DA le kg. La viande ovine oscille entre 900 et 1200 DA. «Ma viande provient de la région de Bouhadjar, la meilleure région pour l'élevage des cheptels. Moi je veille à ce que ma clientèle soit satisfaite», soutient un vieux boucher de la place. Quant au poulet, il s'est fait pousser des ailes. De son perchoir, il affiche les 350 DA kg. Devant cette envolée des prix des viandes aussi bien rouges que blanches, il n'est même plus possible de se rabattre sur le poisson vu sa rareté. C'est le coup de grâce aux familles démunies qui consacrent plus de 70% de leur budget à la consommation. Les ménagères sont inquiètes. Les détaillants pointent du doigt les grossistes d'El Bouni. Ces derniers accusent, à leur tour, les spéculateurs. Devant cette série d'accusations, le pauvre consommateur demeure le dindon de la farce mais déplumé. D'autant plus que pour faire face aux dépenses, il a été contraint de se rabattre sur le gage pour couvrir l'excédent généré par les dépenses supplémentaires. En effet, la Banque de développent locale (BDL) de Annaba ne désemplit plus depuis quelques jours. Les pauvres familles, encore détentrices de biens, font la queue, dans l'espoir d'hypothéquer un bijou, ayant encore une valeur, contre des sommes dérisoires, mais pouvant toujours aider à faire face aux dépenses du mois sacré.