Le transport à travers le chef-lieu de la wilaya de Bouira et pour diverses raisons tend à s'apparenter à un calvaire quotidien. La réalisation de la trémie de l'ex-pont Sayah est à l'origine de beaucoup de perturbations. La réception prochaine du projet, en phase finale de réalisation, est une nouvelle qui réjouit les usagers et utilisateurs des moyens personnels de transport. Le lancement des travaux d'extension des artères perturbera aussi pour un moment la circulation. Le problème qui persistera malgré ces efforts reste celui des utilisateurs des transports publics. Tout le monde à Bouira aura constaté l'inexistence d'arrêts de bus. Les quelques sites conçus à cet effet sont délaissés et désertés par les usagers qui préfèrent attendre les bus là où cela les arrange, surtout que l'arrêt est marqué à la demande du client. Cette manière de faire a permis d'inventer une anecdote: «Quand vous voyez venir un bus, levez la main pour saluer un ami et le bus s'arrêtera!!!». Un autre fait témoignant de l'anarchie qui règne:!es receveurs ne délivrent pas de tickets. Ils le font de temps à autre lorsqu'ils ont eu vent que les services de contrôle de la direction du transport sont sur le terrain. Les bus, hormis une dizaine, ne sont pas conçus pour le transport urbain mais pour des lignes interurbaines d'où les tracas causés à chaque montée et chaque descente pour les clients. Le prix aussi est une énigme. Pour cent mètres ou une virée à travers toute la ville, l'usager débourse 10 DA. La ville est en pleine rénovation, pourquoi ne pas revenir à une entreprise publique du genre Etusa pour assurer d'une manière plus organisée, plus réglementée ce problème de transport. L'ex-Ecotransvo, dissoute dans le cadre de la loi sur les entreprises publiques en difficulté peut, avec un apport des pouvoirs publics, revenir sur la scène et créer des centaines d'emplois permanents. En l'état actuel des choses, le transport urbain à Bouira continuera à patauger dans la désorganisation. Les petits taxis collectifs surnommés «capsoulates», conduits par des jeunes, sont un vrai danger pour les usagers. Attendons-nous une catastrophe pour enfin réagir?