Près de 38 délégations de la coordination de Tizi Ouzou se sont retrouvées, hier, à Ath-Zmenzer, une commune sise à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya. Le conclave promettait d'être intéressant, car Mehdi Yefsah, celui qui est accusé d'avoir joué à l'émissaire du pouvoir auprès des détenus, avait promis d'être là et surtout de faire des révélations. C'était l'occasion ou jamais, pour la Cadc, de laver son linge sale en famille en vain puisqu'il était porté aux «abonnés absents». On a tenté de le joindre par téléphone, mais d'après certains délégués, la communication n'a pas été établie. Les six ex-détenus libérés la semaine dernière sont invités à s'exprimer. Ils feront, ainsi, le récit de la situation durant leur détention et apporteront un témoignage sur les fameux contacts et le chantage dont certains de leurs camarades auraient été l'objet. Pour ces détenus, «Mehdi Yefsah a fait beaucoup de mal au mouvement!» Et de demander des sanctions contre lui à la mesure de sa faute. La question de la gestion de la commission de solidarité est revenue sur le tapis avec, de nouveau, l'incrimination, par les ex-détenus, de Yefsah. Une fois ces réquisitoires durs et à la limite violents achevés, les coordinations présentes prennent la parole. C'est ainsi que les Ouadhias, Tigzirt et Idjeur ont été les premières à avoir des contacts avec le mis en cause. Selon une de ces délégations qui avait pris langue avec M.Yefsah, ce dernier, aurait dit: «Un clan du pouvoir veut que les élections soient reportées.» En fait, il a voulu amener la Cadc, souligne cette délégation, à rédiger une déclaration appelant au report des législatives. Toutes les délégations qui sont intervenues ont exigé «de sévères sanctions contre cet individu». Mehdi Yefsah est qualifié désormais par les délégués de «traître» ayant osé violer le code de l'honneur, lequel stipule qu'«aucun contact avec le pouvoir ne saurait être mené...». Les familles des détenus ont également fait parvenir un message de ces derniers à la plénière et dans lequel les détenus auraient demandé la mise en quarantaine de Mehdi Yefsah, et informé la Cadc, qu'ils ont été de nouveau approchés par les «émissaires», sans aucune autre précision. Hier, en fin de soirée, les débats ont continué et pourraient durer une bonne partie de la nuit. Une chose est certaine, l'on s'achemine vers la reconduction de la mise en quarantaine de Mehdi Yefsah.