Le Barça est déjà entré dans l'histoire en devenant au printemps le premier club espagnol à réussir le triplé C1-Liga-Coupe. Il sera forcément très compliqué de faire aussi bien que la saison dernière (Liga, Copa, Ligue des champions) mais le FC Barcelone va tenter d'inscrire dans la durée sa domination en misant de nouveau sur sa formidable génération de footballeurs. Mais l'histoire retient surtout les règnes, plus que les coups d'éclat. Le Barça entraîné par Johan Cruyff, la «Dream team», a laissé une empreinte indélébile avec sa Ligue des champions 1992, la première du club «blaugrana», mais aussi et surtout grâce à ses quatre Ligas consécutives, de 1991 à 1994. A quelques jours de la reprise de la Liga (samedi), le pari de l'entraîneur actuel Pep Guardiola et de son équipe, la «Pep team», est donc de confirmer les titres de la saison passée. Un, au moins. Refaire un triplé est «quasi-impossible» selon Guardiola. Pour continuer à gagner, et à enchanter les spectateurs avec un football de rêve, le Barça mise sur le même groupe que l'année dernière, à deux exceptions près. Le Camerounais Samuel Eto'o, dernier des trois indésirables de l'an I de Guardiola, avec Ronaldinho et Deco, a cette fois été poussé dehors. Malgré ses 30 buts en Liga et un comportement exemplaire. «Question de feeling» a dit l'entraîneur branché. Arrivé pour le remplacer: le Suédois Zlatan Ibrahimovic, recrue la plus chère de l'histoire du club, avec un transfert officiel de 66 millions d'euros, (46 millions d'euros payés à l'Inter Milan plus Samuel Eto'o. Mais le Camerounais ne vaut-il vraiment «que» 20 millions?...). Enfin, le défenseur brésilien Maxwell est venu remplacer son compatriote Sylvinho, arrivé en fin de contrat et non conservé. L'effort du club a surtout été fait pour garder les vedettes, avec de substantielles hausses salariales, comme pour Lionel Messi, devenu selon les médias espagnols le joueur le mieux payé du club, avec 9,5 millions d'euros par saison. Le véloce argentin a déjà fait des étincelles dimanche en Supercoupe d'Espagne contre l'Athletic Bilbao (3-0), avec un doublé, dont un but somptueux tout en toucher. Le Ballon d'or aura du mal à lui échapper. Pour le reste, la rencontre de dimanche soir face à un faible Athletic Bilbao, privé de nombreux titulaires, a toutefois confirmé que le Barça se défendrait comme un lion sur tous les terrains, même sans Eto'o. Andrés Iniesta est toujours convalescent mais le cerveau Xavi est déjà dans le rythme, tout comme Piqué derrière et Henry devant. Quant à «Ibracadabra», il semble déjà parfaitement s'adapter au jeu coulé et technique du Barça. La Supercoupe est le premier des six trophées auxquels le Barça aspire cette saison à faire tomber dans l'escarcelle des «Blaugranas», dotés du plus gros budget de leur histoire (405 millions d'euros). Vendredi se présente la Supercoupe d'Europe, face aux Ukrainiens du Shakhtar Donetsk. Puis suivront la Liga, la Ligue des champions, la Coupe du roi et le Mondial des clubs. Au cours des trois premières compétitions, le Barça trouvera sur sa route le nouveau Real Madrid galactique. Pour un duel qui promet de tenir en haleine toute l'Europe.