L'un des thèmes débattus par le Sommet «spécial» de l'Union africaine avait trait à l'environnement et au changement climatique. Le chef de l'Etat a réitéré la position d'Alger sur la question. Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé, hier à Tripoli, la position de l'Algérie sur les changements climatiques, soulignant que cette question constitue le «défi majeur auquel fait face notre planète» indiquant: «Le défi des changements climatiques constitue incontestablement à l'heure actuelle le défi majeur auquel fait face notre planète en raison de la dimension considérable de ses effets sur nos écosystèmes, nos économies et nos populations.» Le chef de l'Etat relève que «la position commune africaine, élaborée à Alger en novembre 2008 et mise à jour à Nairobi en mai 2009, atteste de la volonté commune de parler d'une voix dans les arènes internationales de négociations, et démontre une conscience aiguë du rôle que le continent se doit de jouer pour préserver ses droits au développement et à la prospérité de ses peuples», a indiqué le chef de l'Etat dans une communication faite lors de la réunion du Comité des dix de l'Union africaine sur les changements climatiques. Pour le président de la République, «cette démarche solidaire et consensuelle doit continuer à guider notre participation aux importantes échéances qui nous attendent», précisant que «tout manquement à cette obligation de cohésion et de solidarité risque de se traduire de façon négative sur l'efficacité de notre démarche d'ensemble». «Il est clairement établi, aujourd'hui, que l'Afrique n'est en rien responsable de la dégradation du climat causée par la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère depuis plus d'un siècle», a-t-il relevé, ajoutant que «bien mieux, l'Afrique apporte par ses écosystèmes et ses vastes forêts, une contribution inestimable au maintien de l'équilibre écologique mondial». «Mais, il est malheureusement également établi qu'elle sera, en revanche, l'une des principales victimes de cette dégradation», a déploré le Président Bouteflika qui a mis en évidence la responsabilité du monde industrialisé dans «ce que nous vivons aujourd'hui». Le chef de l'Etat a appelé la communauté internationale à «aider notre continent à assurer son développement économique et à honorer l'engagement auquel il a souscrit pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement». Par ailleurs, abordant la question des conflits, le chef de l'Etat a souligné, hier a Tripoli, l'urgence d'apporter une réponse aux crises et aux conflits en Afrique à travers une approche globale intégrant le traitement des causes de ces tensions. «Il est nécessaire et urgent pour l'Union africaine et ses Etats membres d'apporter une réponse aux crises et aux conflits en adoptant une approche globale qui intègre le traitement des causes des conflits et des tensions en Afrique, la lutte contre le terrorisme et la mise en place des instruments de réponse aux situations de belligérance, à l'instar de l'architecture africaine de paix et de sécurité», a affirmé M.Bouteflika dans son intervention à la session spéciale de l'UA sur les conflits en Afrique. «Il faudrait d'abord renforcer le mécanisme d'alerte rapide de l'Union africaine et, lorsqu'un conflit entre dans sa phase de règlement, conforter le processus de paix», a-t-il souligné. Le Président Bouteflika a appelé d'autre part la communauté internationale et plus singulièrement les Nations unies à «soutenir l'effort endogène de l'Afrique par un appui déterminé et conséquent au financement des opérations de maintien de la paix sur le continent». Il s'agit là, a-t-il dit, d'une priorité indiscutable, tout autant que doit l'être la fourniture d'une assistance directe et immédiate aux pays qui émergent d'un conflit, voire à ceux où des processus de paix, encore fragiles, ont besoin d'être soutenus et consolidés par des actions concrètes. La Communauté internationale est également interpellée pour «s'engager résolument dans la lutte contre le trafic d'armes et contre le terrorisme, qui alimentent le conflit en Somalie et dont les effets déstabilisateurs touchent toute la Corne de l'Afrique, voire au-delà», a insisté le chef de l'Etat, estimant qu'il est temps de «s'attaquer vigoureusement aux facteurs exogènes et aux éléments qui se nourrissent de ces situations». Il a indiqué, en outre, que «le temps est certainement venu pour l'Afrique de gagner une autre bataille décisive, cette fois-ci sur elle-même, en parvenant à mettre fin aux conflits qui pèsent sur son présent et contrarient ses projets d'avenir».