Plusieurs personnalités seraient concernées par des affaires de corruption et de malversation. A l'affaire des 3000 milliards de centimes qui a éclaboussé l'ancien président de l'APN, Amar Saâdani, viennent s'ajouter de nouvelles extravagances attribuées à de hauts responsables, dont des ministres en fonction. La présidence de la République aurait même été destinatrice d'un nombre de ces dossiers brûlants. C'est ce que rapporte la presse nationale à travers ses colonnes faisant état de certaines affaires relatives à des dossiers de faux moudjahidine et de faux enfants de moudjahid, de malversations commises par l'ancien ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, ainsi que de certaines transactions «malhonnêtes» qui seraient commises par le président du MSP, Bouguerra Soltani. A suivre les «supputations» de certains titres de la presse nationale passés maîtres dans le traitement de ce type d'informations ne sentant, souvent, pas bon, le président de la République se serait-il trompé dans le choix de ses hommes de confiance qui l'auraient ainsi trahi? C'est du moins ce que laisse croire la série d'affaires qui vient de meubler le mois sacré et la saison estivale. D'aucuns ont pu suivre la guéguerre menée par Khaled Bounedjma et un autre confrère à propos du passé «scabreux» du père de Bounedjma. Ce dernier a répliqué sur les colonnes d'un autre confrère et porté les mêmes accusations à ceux qui voulaient en découdre avec lui. Cela représente l'un de ces fameux dossiers «noirs» auxquels il faut ajouter celui concernant la gestion passée de l'ancien ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, qui aurait passé des marchés douteux et dont le plus important aurait été contracté avec le Premier ministre espagnol, José Maria Aznar. Déjà, entre l'actuel ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, et Saïd Barkat, rien n'allait du temps où ce dernier, ministre de la Santé, présidait aux destinées de l'Agriculture. Leur seule interface était, alors, Chelghoum Abdesselam, l'ancien secrétaire général du ministère de l'Agriculture. Et enfin, la gestion «opaque» de l'association «El islah oua el Irchad» par le président du MSP, Bouguerra Soltani. Si cela ne ressemble pas à un simple déballage médiatique de linge sale lavé publiquement, cela a tout l'air d'une Berezina qui a pris des proportions gigantesques. Mais pourquoi donc maintenant et à quoi répondent ces révélations? Cela ressemblera-t-il à peine à un enterrement républicain qui consiste à clore des dossiers par la création de commissions et de sous-commissions d'enquête et dont le résultat demeurera à jamais tu? Y a-t-il un rapport avec la situation économique, avec les dernières mesures prises par le gouvernement, notamment celles touchant directement les importateurs? Est-ce une façon de détourner l'opinion publique alors que quelque chose de plus important se trame à son insu? Est-ce en rapport avec l'imminent remaniement gouvernemental qu'on dit profond et qui déboucherait sur la création de mégaministères, ainsi que du futur découpage administratif permettant de placer les siens? Tant de questions qui risquent de rester sans réponses mais permettraient à tout un chacun de placer ses pions et de redéfinir les rôles. Les voies du Seigneur seraient-elles réellement impénétrables, sommes-nous tentés de dire! Cependant, la volonté du chef de l'Etat de moraliser la vie publique et de lutter contre la corruption est d'autant plus claire. Abdelaziz Bouteflika vient de donner une instruction à propos de la rationalisation des dépenses publiques, et l'interdiction de manifestations publiques coûteuses, ce qui aurait justifié la décision du chef de l'Etat de fragmenter le budget de l'administration publique et des institutions. La presse, conviée par le Président Abdelaziz Bouteflika à jouer un rôle dans la lutte anticorruption, aurait vraisemblablement démontré sa disposition à endosser ce rôle. Une tâche des plus ardues qui nécessite d'abord certaines garanties contre tout retour de flamme et l'implication des services concernés.