Cette décision vise à orienter les investissements vers les Hauts-Plateaux et le Sud et réduire la pression sur le Nord. Ainsi, des études détaillées pour la réalisation de 795 km de voie ferrée ont été proposées à travers des appels d'offres lancés dimanche par l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif). Ces études concernent quatre nouvelles lignes ferroviaires électrifiées d'une longueur totale de 795 km. La vitesse d'exploitation retenue est de 220 km/h. Les nouvelles lignes projetées relieront Berrouaghia à Sour El Ghozlane (85 km), El Ménéa à Timimoum, (360 km) dans le sud du pays, la ville de Ghardaïa à celle d'El Ménéa sur 290 km et Aïn Lahdjal et Sour El Ghozlane (60 km). L'objectif des quatre liaisons ferroviaires en projet est de relier les villes du Nord et des Hauts-Plateaux au sud du pays. Inscrites dans le cadre du projet de la rocade des Hauts-Plateaux, la réalisation de ces lignes est toutefois controversée par nombre d'experts qui restent sceptiques quant à la rentabilité économique des lignes ferroviaires construites dans ces régions. La faiblesse du trafic passager, l'éparpillement des populations et l'absence d'industries capables d'attirer des travailleurs du nord du pays sont autant de griefs qui alimentent ce scepticisme. Cette position semble cependant ignorer les différents plans de développement des régions des Hauts-Plateaux à haut potentiel productif au vu de leur vocation céréalière et des divers centres d'intérêt économique qui se sont manifestés ces dernières années. Citons à cet égard les industries électroniques et alimentaires qui s'y sont installées ou encore le gigantesque complexe industriel de véhicules qui doit être créé à Tiaret. Pour rappel, ces régions font partie du projet pilote de développement régional durable. Le gouvernement souhaite, en effet, encourager les investissements dans les régions non industrialisées et répartir la population éparpillée, de façon plus rationelle. L'objectif est de créer un équilibre régional, car selon le Rapport national sur les objectifs de développement du Millénaire, plus de 40% de la population vit dans le Tell qui représente 2% du territoire, et près de 91% de la population vit sur moins de 13% du territoire dans les Hauts-Plateaux et le Sud. Sont incluses dans le projet, les régions de Bordj Bou Arréridj et de Sétif qui se spécialisent dans les activités de l'électronique, des agro-industries et des plastiques. La ville de Constantine se concentrant, elle, sur la construction mécanique, tandis que Annaba développera les industries de l'acier et de la métallurgie existantes. Ce projet viendra en appoint précieux au démarrage prochain des travaux dans la zone industrielle de Bellara à Jijel et dans une autre zone similaire à l'ouest de l'Algérie. Par ailleurs, une liaison ferroviaire électrifiée sera réalisée entre Jijel et Sétif, dans le cadre des grands projets d'aménagement du territoire. Le tracé de la voie ferrée devra être parallèle à celui de la pénétrante autoroutière vers le port de Djendjen. Cette infrastructure portuaire est appelée à devenir un véritable pôle de trafic portuaire d'envergure internationale qui ambitionne de concurrencer le port de Tanger pour les échanges entre l'Europe et le Maghreb et par extension toute l'Afrique via la Transsaharienne qui dessert nombre de pays africains du Sahel sur son passage et qui croise l'autoroute Est-Ouest.