Elle portera le cachet de la crise financière qui frappe le monde du business depuis plusieurs mois. Le gouvernement s'apprête à expédier l'avant- projet de loi de finances 2010. Un Conseil interministériel lui a été consacré, hier, pour finaliser son montage financier. Présidée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, la réunion a duré plus de trois heures de temps, selon une source gouvernementale. «Nous avons eu déjà l'occasion d'examiner ce texte lors de deux réunions», affirme un membre de l'Exécutif. Pressé par le facteur temps, le gouvernement Ouyahia a sacrifié son week-end pour mettre les dernières retouches au texte avant de le présenter en Conseil des ministres. Ce projet est inscrit à l'ordre du jour de la réunion hebdomadaire du gouvernement, qui se tient a chaque mardi. Ensuite, il sera soumis en Conseil des ministres pour son adoption. Selon une source proche, le Conseil des ministres se tiendra juste après la fête de l'Aïd. C'est pourquoi le gouvernement Ouyahia a multiplié ses réunions ces derniers temps. Une fois le projet validé par le Conseil des ministres, il sera directement transmis au bureau de l'Assemblée nationale pour examen. Ce texte est d'ores et déjà programmé dans la feuille de route de l'APN. Or, ce projet s'annonce un peu particulier par rapport aux précédents. Il portera le cachet de la crise financière qui frappe le monde du business depuis plusieurs mois. Fini les budgets effarants! Le gouvernement va serrer la ceinture pour gérer son portefeuille au centime près. Une réduction drastique du budget de fonctionnement de l'Etat est prévue. Les ministres ont été invités à bien revoir la liste des projets programmés pour les années à venir. Ainsi, la loi de finances 2010 sera caractérisée par une gestion rigoureuse des ressources et des dépenses de l'Etat. Le président de la République avait donné le ton lors de la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 9 avril dernier. «Le temps des vaches grasses est fini», a-t-il réitéré en guise d'avertissement. Le président de la République a donné déjà instruction au Trésor public et au département des finances pour contrôler les finances. Ce dernier a également chargé tous les secteurs d'établir un échéancier des besoins exprimés en matière d'investissement. Une instruction qu'a vite appliquée le gouvernement. «Aucun budget ne sera débloqué avant la fin de l'étude de faisabilité du projet» a déclaré le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de l'examen du Plan d'action tenu la semaine dernière. Très pointilleux sur ses comptes, le gouvernement a même demandé à ses membres d'élaborer une liste des projets selon les priorités. «Nous avons établi une liste bien détaillée des projets que nous avons remise au gouvernement», nous a confié un membre du staff de l'Exécutif. Ce qui prouve que le Président veut sérieusement mener la bataille sur les dépenses de l'Etat qui n'ont pas cessé d'augmenter ces dernières années.