Une manifestation est prévue devant le Palais du gouvernement au moment de la tripartite. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) appelle l'ensemble des enseignants à boycotter le premier jour de la rentrée scolaire prévue le 13 septembre prochain. «Ce boycott ne constitue qu'un avertissement. Il sera suivi d'un programme d'action discuté et enrichi par les assemblées générales de lycées. Ce programme sera concrétisé dans l'unité d'action la plus large avec les autres syndicats du secteur», lance M.Idir Achour, membre du CLA, au cours d'une conférence de presse tenue hier à Alger. Cette protesta est alimentée par quatre revendications principales, à savoir: «la promulgation du régime indemnitaire, la révision du statut particulier, la retraite après 25 ans de service ainsi que l'enseignement pour 25 semaines, en raison des trois mois et demi de congé, au lieu de 35 semaines comme il a été déterminé par la tutelle,», rappelle l'orateur. Faisant son bilan de l'année scolaire (2008-2009), le conférencier a indiqué qu'elle s'est soldée par «un taux de réussite au Bac catastrophique, de l'ordre de 36%, loin des 45% annoncés par la tutelle qui n'a comptabilisé que les candidats scolarisés sans tenir compte des abandons et des absentéistes». Selon ce syndicat, «ce fort taux d'échec se répercutera sur l'année (2009-2010) du fait de la surcharge des classes de terminale qui en découlera. Celle-ci sera de l'ordre de 44 élèves par classe, en moyenne.» En ce qui concerne les 16.000 postes budgétaires qui seront ouverts par le ministère de tutelle, les candidats n'y croient plus. «C'est ce même ministre qui a dit que le concours de recrutement d'enseignants aura lieu en juin avant d'être reporté pour septembre. Hier encore, il a indiqué que ce sera pour le mois d'octobre prochain. Veut-il dire octobre 2010 ou plus tard?», ironise le membre du CLA. A ce titre le conférencier a affirmé que «le secteur de l'éducation a besoin de 25.000 postes budgétaires regroupant enseignants, agents économiques et agents d'entretien». Les problèmes de cette catégorie de fonctionnaires durent et perdurent et leur font perdre la tête, selon M.Achour. A ce propos, il a indiqué que «75% des enseignants perdent leurs capacités mentales après 20 ans de service.» «Nous sommes en train de rendre vos enfants malades à cause de nos problèmes», regrette-t-il. «Le ministère de l'Education nationale doit répondre à la plate-forme des syndicats, relevant du même secteur, qui ne cessent de lutter pour leurs droits depuis six ans», soutient-il. L'orateur n'a pas manqué de dévoiler son programme d'action pour obtenir ses droits. Ainsi, «une manifestation est prévue devant le Palais de gouvernement le jour de la tenue de la tripartite qui se fera probablement en octobre prochain», souligne-t-il. Au final, le membre du CLA a soulevé la question de la couleur des blouses. Sur cette lancée, il s'interroge: «C'est cela qui va permettre le développement durable du secteur de l'éducation nationale?!» Déterminé à aller jusqu'au bout de ses revendications, le CLA en coordination avec l'Intersyndicale, compte organiser deux journées d'information pour le mois d'octobre prochain. La première sera consacrée à l'évaluation de la réforme du système éducatif. Tandis que la seconde portera sur la violence et l'échec scolaire.