Les réseaux de soutien au terrorisme sont devenus plus dangereux que les groupes terroristes eux-mêmes. Sur la base d'informations fournies par un terroriste arrêté récemment, dans la wilaya de Boumerdès, les services de sécurité combinés (armée, gendarmerie et GIS) ont pu déboucher sur un groupe qui avait élu son fief au lieudit Bechar, dans les massifs boisés de Sidi Daoud. A l'approche des éléments des services de sécurité, un des membres du groupe armé, constitué de quatre hommes, a ouvert le feu afin de donner l'alerte et le temps à ses acolytes de s'enfuir...Dans l'accrochage qui a suivi, un terroriste a été tué et son arme automatique récupérée, mais les trois autres ont pu s'échapper. La cache du groupe, affilié au Gspc, est fortifiée et aménagée de façon à abriter le groupe pour une durée assez longue. Un kalachnikov (du terroriste tué) a été récupérée. Dans la cache, les services de sécurité ont trouvé du matériel informatique (deux micro-ordinateurs) et d'autres outils et documents. Ce groupe est, selon les indices trouvés, celui qui a perpétré l'attentat qui a coûté la vie à six militaires il y a quatre jours, à Ouled Aïssa. Le versant nord de cette cache terroriste, incrustée dans les bois de Baghlia, est le village de Sahel Boubrak, réputé pour les incursions épisodiques des hommes de Hattab. On a appris, par ailleurs, que trois personnes ont été arrêtées à Gouraya. Selon un communiqué des services de sécurité, il s'agit d'un réseau de soutien aux terroristes qui avaient, il y a une semaine, assassiné quatre policiers dans un guet-apens aussi audacieux qu'inquiétant. Les mis en cause ont été déférés, avant-hier, au parquet de Cherchell et placés sous mandat de dépôt. Ces trois personnes, deux hommes et une femme, âgées respectivement de 40, 25 et 22 ans étaient chargées du soutien logistique et de la collecte d'informations pour les groupes armés. Un groupe similaire avait été démantelé, et ses éléments écroués, il y a quelques semaines, dans la wilaya de Boumerdès. Ce réseau procédait à l'impression et à la diffusion de documents subversifs, «mission» qu'il menait de paire avec la reproduction de fausse monnaie, en billets de 200 et 500 DA. Depuis le début de l'année, près de 200 personnes ont été appréhendées et traduites devant le justice, pour les motifs d'aide aux terroristes, de soutien logistique ou d'être des informateurs des GIA locaux. «Cette espèce d'individus, nous affirme un haut responsable militaire de la wilaya de Boumerdès, ne diffère pas des ‘‘terroristes actifs''. Les deux catégories d'hommes sont liées par les mêmes liens et ont un dénominateur commun: ‘‘terrorisme''. Nous luttons autant contre les uns que les autres.» Rappelons que de pareils groupes ont été démantelés depuis le début de l'année à Alger, Tizi Ouzou, Boumerdès, Annaba, Oum El-Bouaghi, etc, ce qui porte à croire que l'existence même des divers GIA locaux ( GIA, Gspc, Ghds, etc) est étroitement liée à celle des réseaux disséminés dans le tissu urbain, et qui les approvisionne en informations, concernant les cibles à abattre, en matériels, en caches, et les aide à s'échapper à la faveur de la baisse de tension, après les avoir hébergés plusieurs jours après l'attentat perpétré. Les attentats commis dans l'Algérois depuis le début de l'été ont carrément mis en émoi la population, tout en confortant les services de sécurité dans l'idée que ce sont bien des réseaux urbains performants, composés de personnes d'apparence tout à fait normale et ordinaire, qui les aident de manière aussi efficace.