Le ministère des Travaux publics explique dans le détail le taux d'avancement global des travaux et des terrassements généraux, les expropriations et les opérations de relogement, le déplacement des réseaux techniques ainsi que les contraintes rencontrées au cours des travaux. Est-il possible de réaliser en 40 mois à partir d'un relief montagneux, des oueds, des zones de glissement de sol, une autoroute longue de 1216 km que les Algériens peuvent parcourir en 12 heures? Cette question était sur toutes les lèvres vers la fin 2006. Tout le monde était unanime à dire que c'est une utopie. Et pourtant! Le défi a été lancé. L'Algérie s'est engagée à réaliser le plus grand projet de son histoire. La tâche a été attribuée à Amar Ghoul, ministre des Travaux publics. Un homme de terrain qui connaît bien son domaine. En dépit des nombreuses et différentes contraintes rencontrées dans plusieurs chantiers, les travaux du «projet du siècle» connaissent une très bonne cadence. Il est important de noter que le linéaire global de l'autoroute est de 1720 km. Quant au linéaire de l'axe principal, il est de 1216 km. Pour la consistance physique du programme neuf de l'autoroute, il est de 1321 km, alors que celui de l'axe principal de l'autoroute est de 927 km. Qu'en est-il aujourd'hui, depuis le lancement de l'ordre de service le 18 septembre 2006? Les chiffres sont éloquents. Selon les derniers chiffres officiels communiqués par le ministère des Travaux publics, le taux d'avancement global a atteint 86% au mois de juillet 2009, tandis que le taux d'avancement des terrassements généraux est de l'ordre de 90%. Sur les trois lots, centre, est et ouest, le second cité est le plus avancé. Sur un linéaire de 169 km, le lot centre a atteint un taux d'avancement global de 92% et un taux d'avancement des terrassements généraux de 95%. Dans les wilayas de Bouira, Boumerdès et Bordj Bou Arréridj, connues pour la complexité de leur topographie, le taux d'avancement a atteint respectivement, 87%, 84% et 92%. Pour le taux d'avancement des terrassements généraux, il a atteint 99% à BBA, 95% à Bouira et 94% à Boumerdès. Concernant le lot est qui s'étend sur 399 km, le taux d'avancement global a atteint 80%, alors que le celui des terrassements généraux est de l'ordre de 85%. Dans les wilayas de Sétif, Constantine, Bordj Bou Arréridj et Mila, le taux d'avancement global est en moyenne de 92%. Les travaux de l'autoroute Est-Ouest ont connu une accélération sans précédent, lors de ces deux dernières années. L'évolution des chantiers est très appréciable. Chiffres à l'appui. A titre illustratif, le taux d'avancement sur un linéaire libre de 779 km qui était en 2007 à 84,7%, est passé en 2008 à 99,2% sur un linéaire libre de 912,3 km. Rien que pour le premier semestre de l'année en cours, il est passé à 99,3% sur un linéaire libre de 913,3 km. Idem pour les terrassements généraux. Le taux qui était de 1,84% en 2007 sur un linéaire libre de 17 km, est passé à 40,7% en 2008 pour un linéaire libre de 387,5 km pour atteindre en 2009 un taux de 90,6% pour un linéaire de 840,7 km. L'avancement du projet ne se traduit pas seulement par le taux d'avancement, mais aussi par d'autres missions prises en charge par le département de Amar Ghoul, à l'instar des expropriations et les opérations de relogement. Les expropriations qui étaient à 51% en 2007 pour 6345 unités ont atteint 83,2% en 2008 pour 10.351 unités. Pour le premier semestre de l'année en cours, elles sont de l'ordre de 96,57% pour un nombre de 12.019 unités. Le reste des expropriations est en voie de règlement. Il reste environ 400 opérations sur l'ensemble des 12.445 cas recensés. Les opérations de relogement des familles ont dépassé les 98%. Sur les 978 familles recensées, 960 sont déjà relogées. Selon les derniers chiffres du département de Amar Ghoul, les 18 familles restantes seront relogées dans un proche avenir au niveau des wilayas d'El Tarf et de Skikda. A cela s'ajoutent les libérations d'emprise, c'est-à-dire le déplacement des réseaux techniques (hydrauliques, électriques, etc.). Des centaines de milliers de réseaux ont été déplacés dans au moins une dizaine de wilayas. Parler de la consistance physique globale du projet, c'est évoquer systématiquement les ouvrages d'art. Ces derniers sont estimés à 2634 unités réparties comme suit: 683 ponts, 122 viaducs, 14 tunnels dont 2 tranchées couvertes sur 16.880 mètres linéaires, 1829 ouvrages hydrauliques, 76 échangeurs et barrières pleine voie et 128 aires annexes. En outre, depuis son lancement, ce mégachantier a contribué à la création de plusieurs postes d'emploi et d'entreprises qui ont vu le jour. L'autoroute Est-Ouest a généré 55617 emplois directs et environ 100.000 indirects. Il est important de souligner que ces performances ont été réalisées malgré les nombreuses contraintes topographiques rencontrées à travers les différents chantiers. Depuis le début du projet, plusieurs sortes de contraintes ont été constatées. Il s'agit de la libération de l'emprise, des opérations d'expropriation et de relogement, de déplacement des réseaux techniques et d'expropriation. Une fois le projet lancé, d'autres contraintes «géologiques et géotechniques» ont surgi. Sur les 1730 km, 1300 km sont situés dans des zones accidentées, difficiles d'accès et dont la topographie est très complexe. En dépit de tous ces aléas, le projet de l'autoroute a connu, comme souligné, une avancée très appréciable. L'implication des entreprises étrangères, japonaises, chinoises, portugaises, italiennes, turques et canadiennes, a permis de dépasser ces difficultés grâce à d'éminents experts et spécialistes des consortiums et bureau de contrôle. D'un autre côté la présence de la main-d'oeuvre étrangère qualifiée a, également, permis à la main-d'oeuvre locale d'acquérir un certain savoir-faire et une nouvelle expérience. Il s'agit du transfert de technologie et de savoir-faire. D'ailleurs, cette politique reste la devise du ministre Amar Ghoul. Ce dernier a toujours fait de l'investissement dans la ressource humaine une de ses priorités. Il a toujours prôné une politique visant à assurer la formation des futurs cadres appelés à gérer et à diriger les grands ouvrages de son secteur. Pour mieux illustrer cette politique, le ministère des Travaux publics envoie annuellement des délégations d'étudiants, majors de promotion des Ecoles nationales des Travaux publics, en Chine et au Japon. Des centaines d'ingénieurs ont bénéficié des stages de formation de deux mois et plus, depuis l'année 2008. Après formation, ces ingénieurs renforcent les compétences nationales qui seront chargées de la conduite de programmes autoroutiers conformément au Schéma directeur 2025. Le ministre a dégagé tout un plan d'orientation et de gestion des ressources humaines de son secteur. La création de deux grands instituts spécialisés en travaux publics confirme le fort engagement de M.Ghoul à assurer une main-d'oeuvre qualifiée à travers la formation des futurs cadres appelés à gérer et à diriger les grands ouvrages du secteur des travaux publics. Le premier centre sera créé par les Chinois, plus précisément par l'entreprise Cetic. Il sera chargé d'assurer la formation des ingénieurs spécialisés dans la gestion des grands projets destinés au secteur des travaux publics en Algérie. Le second est pris en charge par le consortium japonais Cojaal. Il aura pour mission la formation des ingénieurs spécialisés dans le contrôle de la qualité et de la formation en matière de travaux publics.