En ce mois de Ramadhan, le comité de wilaya du Croissant-Rouge algérien vit une crise aiguë. Sur une décision du président national, le responsable de la section de wilaya de Tizi Ouzou, ainsi que tout son exécutif ont été suspendus à partir du six août dernier. Hier, le président du CRA démis, fort de l'appui des membres du comité, a contesté cette décision qu'il a qualifiée d'injuste et d'abus d'autorité. Cependant, cette décision a été prise par les instances nationales suite à des informations contestant la gestion du bureau du CRA de Tizi Ouzou. Pour le collectif qui apporte son soutien au président, celle-ci n'est qu'un complot orchestré pour destituer le comité de wilaya. De son côté, la direction nationale, maintenant sa décision de suspension des instances du CRA de la wilaya, a dépêché des gestionnaires remplaçants pour assurer l'activité en ce mois sacré. Cette démarche n'a, elle aussi, pas été du goût du comité local qui refuse de les reconnaître. Présentement, aucune collaboration ni travail n'est assuré entre les deux factions rivales. Sur un autre registre, la direction nationale n'a pas lésiné sur les moyens pour démettre définitivement le comité local. Une plainte a été déposée par l'instance nationale en vue de récupérer les biens du Croissant-Rouge algérien de la wilaya. Toutefois, le conflit ne semble pas près de s'estomper. L'instance locale, dans une déclaration rendue publique, ne semble pas se laisser faire. Son refus de se soumettre à la décision est, selon les rédacteurs de la déclaration, motivé par son caractère qualifié d'illégal. Comme arguments, ils mettent en avant l'article 68 des statuts de l'organisation ainsi que l'absence de l'aspect disciplinaire pouvant appeler la décision de suspension. Le président démis ne compte pas baisser les bras. Pour ce faire, le comité de wilaya compte prendre attache avec les plus hautes autorités du pays et impliquer l'opinion publique pour révéler la nature du litige qui l'oppose à l'instance nationale. En attendant l'évolution de ce conflit, beaucoup de familles pauvres n'ont que le CRA comme secours en ce mois de la «Rahma».