La décision du Croissant-Rouge algérien (CRA) au niveau national de suspendre le comité local de ladite structure dans la wilaya de Tizi Ouzou, est tombée comme un coup de massue sur les dirigeants de cet organe. Pour protester et faire pression sur la direction du CRA, le doyen du comité a entamé depuis deux jours une grève de la faim et il sera suivi dès aujourd'hui par le président Hakem Aït Hamadouche. Le porte-parole du comité, M. Goumiri, qui nous a rendu, visite hier, a déclaré : “Le comité dénonce avec force la décision de la direction générale dans son intégralité, car son fonds est exogène au Croissant-Rouge.” Il ajoute que “le comité qualifie cette mesure d'abus d'autorité voire de trahison à l'encontre et à l'endroit du comité de wilaya présidé par Hakem Aït Hamadouche”. M. Goumiri nous explique qu'en réalité le problème ne concerne pas le comité du CRA de Tizi Ouzou, mais le centre des vieillards dans la commune de Yakourène. Le centre construit au début de l'année 2000, où le comité était membre du conseil d'administration, devait être transféré à Boukhalfa. Le centre était surendetté et a déclaré faillite, alors plusieurs fournisseurs n'étaient pas payer. “Après que les partenaires économiques eurent déposés plainte, l'APW de Tizi Ouzou s'est réunie et a débloqué une enveloppe de 400 millions de centimes. Cette subvention a été attribuée au CRA pour se charger de payer les factures. Le CRA a remboursé certains fournisseurs en payant la somme de 280 millions de centimes. Suite à cela, le comité a lancé un appel avec un temps limité aux fournisseurs qui n'ont pas pu récupérer leur dû, mais personne ne s'est présenté et le délai est achevé, le comité a utilisé l'argent dans les œuvres sociales. Suite à cela, les personnes non payées ont déposé plainte contre le comité, bien qu'aucune facture ne soit au nom du CRA de Tizi Ouzou”, explique M. Goumiri. Dans l'espoir de trouver la solution idoine à leur problème, les responsables du CRA de la wilaya de Tizi Ouzou ont demandé une audience avec leur supérieur. Par ailleurs, le comité dénonce ce qu'il qualifie de “complot orchestré ici et là à l'endroit du comité de wilaya dont les engagements, la fidélité et l'abnégation ne sont point à démontrer, compte tenu du caractère de bénévole de notre mission”. Cette décision arbitraire qui excède, le comité, la qualifie de “règlement de compte à l'encontre du comité et de son président”. Afin de concrétiser les objectifs tracés par le comité, les dirigeants de ce dernier menacent de durcir et élargir leur mouvement de protestation jusqu'à l'annulation de la décision de suspension. Le comité revendique aussi la réhabilitation de leur organisation, la programmation de l'assemblée générale élective de wilaya dans les délais les plus brefs (après le Ramadhan). Il demande aussi la mise en place d'un programme de wilaya portant sur la prise en charge des places dans le besoin social et durant le mois sacré du Ramadhan pour une solidarité agissante. “En suspendant le comité, on punit le citoyen et le travail de solidarité”, conclut notre interlocuteur.