Quatorze ans après, le flou entourre toujours cette affaire L'affaire des attentats du métro de Paris rebondit encore une fois. Et quatorze ans après, toute la lumière n'a pas été faite sur cet attentat des plus meurtriers de l'histoire de la France. En effet, Rachid Ramda, l'islamiste algérien accusé d'être le cerveau de ces attentats, et spécialement celui de la station Saint-Michel qui a fait, rappelons-le huit morts et 150 blessés, sera rejugé à partir d'aujourd'hui pour un mois en appel par la cour spéciale de Paris. Ce terroriste qui aura 40 ans le 29 septembre en cours, n'a jamais cessé de clamer son innocence et nier avoir financé ces attentats pour le compte du Groupe islamique armé (GIA) algérien. C'est ce qui explique sa démarche en faisant appel du verdict qui l'avait condamné le 26 octobre 2007. Un verdict qui, après quatre semaines de procès, l'a condamné à la prison à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans et ce, conformément aux réquisitions de l'avocat général qui avait demandé la peine maximale. Rachid Ramda, actuellement incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne), avait été reconnu coupable de complicité d'assassinat et de tentatives d'assassinats pour l'attentat meurtrier du 25 juillet 1995 à la station de métro Saint-Michel. Mais aussi pour deux autres perpétrés en octobre de la même année aux stations Maison-Blanche et Musée d'Orsay, lesquels avaient fait des dizaines de blessés. Cet islamiste avait brillé par son absence en 2002 au procès y afférent qui s'était soldé par la condamnation à la prison à vie de Boualem Bensaïd et Smaïn Aït Ali Belkacem, reconnus comme étant les deux auteurs principaux des attentats. Arrêté le 4 novembre 1995 à Londres, où il travaillait au journal Al-Ansar, considéré comme un bulletin de propagande du GIA, Rachid Ramda n'avait été extradé de Grande-Bretagne que dix ans plus tard, au terme d'une longue bataille de procédures. Parmi les éléments retenus par l'accusation, une empreinte digitale lui appartenant a été identifiée sur un bordereau de transfert d'argent à un des poseurs de bombe, à la veille d'un des attentats en octobre 1995. Il est à signaler que lors de ce second procès d'assises, la défense compte, à nouveau, plaider la thèse d'une «manipulation» orchestrée par les services secrets algériens de l'époque, qui auraient délibérément mis les enquêteurs français sur de «fausses pistes» pour discréditer, voire éliminer certains opposants après l'interdiction du Front islamique du salut (FIS) en 1992. De ce fait, la défense demandera le témoignage à l'audience de Jean-Louis Debré, ministre de l'Intérieur de l'époque, qui aurait été mis au courant de ces pratiques du gouvernement algérien.