Pourtant, la corporation omet d'offrir un minimum de confort et de sécurité à ses usagers. A défaut d'améliorer la qualité de service, les transporteurs excellent dans leurs folles avancées. Sans égard pour les usagers qui subissent, parfois, le diktat des transporteurs, ces derniers ne demandent pas moins que de relever les tarifs de transport. Cette revendication a été consignée dans un communiqué envoyé hier à notre rédaction. Dans le même document, ces transporteurs s'insurgent d'ailleurs, et menacent de tenir le 27 septembre, une journée de protestation, si aucune forme de manifestation n'a été décidée jusque-là. Celle-ci ne sera nullement «punitive», a tenu à rassurer l'un des acteurs, M.Zaïdi, membre de la Commission nationale des transporteurs, en l'occurrence. Leurs revendications sont multiples et vieilles sans jamais trouver de solutions. Mais, celles qui présentent le plus d'intérêt et semblent occuper le devant de la scène comme le montre le communiqué, cosigné par une des sections de l'Ugcaa, décriée d'ailleurs par le porte-parole de cette Union de commerçants, M.Boulenouar, l'Onta et l'Unat, réunis, le 9 septembre, sont trois points. Il s'agit, en fait, de la réactivation du conseil national des transporteurs qui s'est réuni une seule fois depuis la parution du dé-cret exécutif 03/261 du 23 juillet 2003, du refus de tout monopole et des facilités acquises par certains transporteurs. Les rédacteurs du communiqué dénoncent le «monopole» et les «privilèges dont jouissent certains investisseurs», en citant sans la nommer, l'entreprise Tahkout et ses 500 bus injectés dans des lignes «déjà saturées». Le même communiqué relève aussi le point concernant la tarification. Les organisations en question appellent à «la révision des tarifs pratiqués jusque-là» et demandent à ce qu'ils soient «harmonisés avec ceux de l'Etusa». Ainsi, M.Zaïdi déplore «l'inexistence d'un nouveau plan de transport s'accommodant avec la réalité» qui serait selon lui «un problème». Il expliquera que «pas moins de 4000 transporteurs urbains et interurbains opèrent au niveau de l'Algérois. Cela représente une offre supérieure de 40% à la demande, sachant que chaque ligne est dotée de dix à quinze transporteurs». Sur la panoplie de questions litigieuses à la base de la réaction de ces trois syndicats, l'orateur cite, notamment le problème des impôts qui ne s'accommoderaient guère avec «l'état vétuste des véhicules qui sont soumis à un régime général forfaitaire n'évoluant pas avec la réalité de l'état du parc roulant». Pour ce représentant, «il est demandé de réviser les barèmes d'imposition et leur unification, eu égard à la situation sociale et la cherté du coût de revient». Pour M.Zaïdi «le problème réside quelque part mais pas forcement au niveau du ministère des Transports ni au niveau de la direction des transports de wilaya». Ménageant la chèvre et le chou, il fera assumer la responsabilité à la corporation de laquelle, dira-t-il «le problème existe beaucoup plus au niveau des chauffeurs de taxi et des transporteurs publics qui n'arrivent pas à s'organiser» remettant ainsi la cruelle question du service public en débat. Il est vrai que le secteur du transport continue à être le parent pauvre, faisant subir des péripéties aux usagers qui vivent le calvaire, notamment dans les grandes villes, à l‘image de la capitale où il n'est pas aisé de jouir de mobilité et de se déplacer sans dépenser des sommes faramineuses ou faire le pied de grue, des heures durant, pour se rendre sur son lieu de travail ou inversement. La qualité ainsi que les tarifs appliqués de façon «informelle» laissent pantois plus d'un. Cela mérite plus d'attention de la part des pouvoirs publics qui doivent gérer ce secteur et veiller à l'application des lois en vigueur.