Les dernières données des Douanes algériennes font ressortir que la quasi-totalité du produit des exportations des hydrocarbures a été consommée pour couvrir les importations pendant les huit premiers mois de l'année. Si la tendance de réduction des recettes des exportations des hydrocarbures se poursuit sans réduction parallèle des importations, il y a un fort risque que la balance commerciale soit déficitaire, ce que le gouvernement veut absolument éviter. Les chiffres des Douanes confirment que la tendance commence à être dangereuse. C'est ce qu'il faut conclure lorsqu'on apprend que les exportations de l'Algérie ont atteint 27,787 milliards de dollars durant cette période alors que les importations ont atteint, quant à elles, un volume global de 26,888 milliards. Durant la même période de l'année dernière, les chiffres étaient tout autres. Les exportations étaient d'un montant de 55,502 milliards de dollars alors que les importations avaient atteint 26,364 milliards de dollars. Cela permet au Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) de constater que la balance commerciale s'est traduite par un excédent de 899 millions de dollars contre 29,138 milliards de dollars durant la même période de l'année écoulée. Le taux de couverture des importations par les exportations durant ces huit premiers mois a atteint 103% contre 211% précédemment. Ces signaux étaient attendus par le gouvernement car le calcul était simple: une division par deux du prix du baril du pétrole équivaut à une réduction de moitié des recettes de l'Algérie. Les hydrocarbures représentent un taux de 97,25% du volume global des exportations, soit 27,02 milliards de dollars, en recul de 50% par rapport à la même période de 2008. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles sont de 765 millions de dollars. Le plus difficile est de parvenir à réduire le montant du transfert des devises à l'étranger. Pour cela, le gouvernement a tout simplement durci les procédures du commerce extérieur en obligeant notamment les importateurs à faire appel uniquement au mode de paiement du crédit documentaire. Déjà, lors de l'année dernière il y a eu des importations de marchandises à hauteur de 40 milliards de dollars à quoi s'ajoutent 11 milliards d'importation de services (coût du transport et honoraires des cabinets conseils).