Une jeune fille muette a été affectée récemment dans une école primaire de la commune de Kherrata pour enseigner la langue française. Ce sont ses élèves qui ont alerté leurs parents et le directeur, signalant que leur maîtresse ne parle pas. Les responsables qui l'ont affectée n'ont certainement pas pris soin de vérifier son état de santé avant son recrutement. «Elle ne parle pas, elle gesticule tout simplement», racontait hier sur les ondes de la radio Soummam, le directeur de l'école. Ce responsable expliquait les raisons ayant poussé les parents d'élèves de cet établissement à retenir leurs enfants à la maison dans une action concertée entre lui et l'inspecteur de la circonscription. Cette action intervient après plusieurs rapports adressés à la tutelle lui faisant part du handicap de l'enseignante. Les parents, l'inspecteur et le directeur de l'école n'ont eu de choix que d'empêcher les élèves d'aller en classe ne jurant que par le départ de l'enseignante «indésirable». Une question s'impose: comment a-t-elle été recrutée? Mais s'il s'agissait seulement d'une maladie conjoncturelle, les parents auront alors exagéré dans leurs revendications car un simple congé de maladie lui permettrait de retrouver sa voix. Au vu de la mobilisation des parents, inspecteur et directeur de l'école, cette enseignante s'est retrouvée dans cet établissement sans pouvoir même l'expliquer. «Elle n'est pas venue le jour de l'installation du personnel enseignant», soutenait hier le responsable de l'école.