Les droits d'auteur servent à quelque chose. La preuve en est l'Onda. L'Office national des droits d'auteur fait quelque peu parler de lui ces derniers temps en prenant à coeur les problèmes que rencontrent nos artistes algériens. L'Office national des droits d'auteur est un établissement public à caractère industriel et commercial créé par décret le 25 juillet 1973 et réaménagé par un second décret le 21 novembre 1998. Cet établissement est censé veiller «à la protection des droits moraux et patrimoniaux des créateurs d'oeuvres d'esprit ou de leurs ayants droit». Ainsi, il gère l'ensemble des catégories d'oeuvres produites (oeuvres littéraires, dramatiques, cinématographiques, musicales avec ou sans paroles, arts graphiques et plastiques) en percevant les redevances des droits résultant de leur communication publique quel qu'en soit leur mode de diffusion (radio, télévision, publicité...) et en répartissant périodiquement ces redevances à leurs différents titulaires. L'Onda est chargé de protéger les oeuvres du patrimoine culturel traditionnel (contes, poésies, danses, chansons classiques, ouvrages d'art populaires) et les oeuvres nationales tombées dans le domaine public, de recueillir les déclarations des oeuvres des prestations littéraires et artistiques, de veiller à faire valoir les droits moraux des titulaires et ayants-droit, de délivrer les autorisations légales d'exploitation publique, d'arrêter régulièrement le barème des tarifs de redevance des droits en rapport avec les différentes formes d'exploitation et de promouvoir les prestations relevant du patrimoine culturel. Sur le plan social, l'Onda se doit d'assurer deux types de prestations à caractère social à ses adhérents, à savoir une allocation trimestrielle de retraite (retraite complémentaire) et une aide sociale de secours (pour les auteurs rencontrant des difficultés d'ordre social). Cet établissement veille également à apporter une aide à l'activité culturelle en sponsorisant des manifestations telles que le prix Rédha Malek, prix Moufdi Zakaria, prix Ahmed et Rabah Asselah...Conscient du réel problème que rencontre le patrimoine culturel algérien dénigré en général, et l'artiste algérien marginalisé en particulier, l'Onda s'est assigné comme tâche ces derniers temps, avec la contribution du ministère de la Communication et de la Culture, sous la tutelle de Monsieur Abbou, ex-ministre de la Culture, puis celle de Madame Khalida Toumi, qui a pris la relève depuis peu, de rendre à l'artiste la place qu'il mérite dans la société et de lui assurer toute la protection nécessaire, aussi bien sur le plan moral que matériel. Il était grandement temps vu la situation déprimante et dégradante que vit l'artiste algérien qui se retrouve jeté à la rue, sans logement, sans ressources et sans protection après qu'il ait donné le meilleur de lui-même à son pays. Qui oubliera Zoulikha, morte dans l'indifférence totale, Yahia Ben Mabrouk, rongé par un mal qui a failli avoir raison de lui, cheikh Hasnaoui, mort dans l'anonymat, loin de son pays et tant d'autres exemples dont nous avons entendu parler ou d'autres cas encore que nous ignorons mais que nos artistes côtoient quotidiennement, se voyant eux aussi le vivre un jour. L'Office national des droits d'auteur et à sa tête Monsieur Taoussar ainsi que son équipe, se doivent aujourd'hui de représenter une institution fiable qui «rendrait à César ce qui appartient à César». Il faut oublier cette ère du «bricolage» où l'Onda n'avait de ça que le nom et ne se souciait guère de l'artiste qui, désabusé et trompé, n'y voyait aucune crédibilité à tel point qu'il se démenait tout seul pour défendre ses intérêts, comme ce fut le cas pour Saïd Hilmi qui a fait «des pieds et des mains» pour que la voix de l'artiste soit entendue et pour qu'on daigne se préoccuper de son sort. Le Festival de la musique algérienne, qui se déroule à l'office Riadh El Feth, depuis le 23 et ce, jusqu'au 26 juillet 2002 et dont l'Onda est membre organisateur, est peut-être une preuve qu'un véritable travail se fait dans ce sens. En marge de ce festival-salon, qui verra la participation de nombreux artistes algériens de différents genres musicaux qui animeront des soirées musicales et des expositions de CD, cassettes et livres, l'Onda y participera en animant des journées d'étude qui le feront connaître davantage du public en général et des adhérents en particulier.