Il y a parfois, des produits interdits à l'importation qui se retrouvent en grande quantité sur le marché, à l'exemple des pétards. L'organisme international de certification de la qualité, SGS, a organisé hier une rencontre sur le thème de la conformité de la marchandise importée à destination de l'Algérie avant expédition. L'événement qui a eu lieu à la Safex a drainé une présence composée essentiellement d'importateurs de véhicules et de pièces de rechange. Il n'y a rien d'anormal à cela puisque le Salon de l‘automobile est toujours ouvert, à la même Safex. On peut compter parmi les présents, les représentants de Ford, Peugeot, GMS (importateur de la marque Mercédès, entre autres) et KIA. Ils n'ont pas contesté l'opportunité du contrôle de qualité mais ils ont eu beaucoup d'interrogations sur la partie à laquelle échoit cette mission ainsi que sur les modalités de paiement des frais induits par cette prestation. Trois responsables de CGS étaient là pour répondre à ces interrogations et expliquer les motivations qui ont conduit le gouvernement à instaurer de telles procédures de contrôle de marchandises destinées à l'Algérie avant expédition. Jean- Paul Laboyerie, directeur de SGS Algérie a expliqué que les lois et les décrets ainsi que les circulaires de la Banque d'Algérie ne règlent pas tous les problèmes soulevés par cette obligation. Cela ne le dispense pas d'en faire des lectures, qu'il qualifie de personnelles, pour conclure que le gouvernement adopte ce genre de règlements pour réduire le transfert des devises à l'étranger et pour mettre un frein aux importations effrénées d'autant que certaines marchandises ne répondent pas à des normes protégeant le consommateur. Ce dernier point est aussi l'une des motivations de régulation du commerce extérieur. Parfois, il y a même des produits interdits à l'importation qui se retrouvent en grande quantité sur le marché à l'exemple des pétards. Même si les Douanes détectent la présence de conteneurs avec ces produits, il sera toujours difficile et coûteux de les détruire ou de les réexpédier à leur provenance d'origine. La seule solution est alors celle de continuer à violer la loi en permettant à ces marchandises d'être déversées sur le marché. D'autres explications ont été données par François Gilbert, de la division business developement de SGS France et par Ahmed Boutaghou, GIS manager. Aux interrogations de l'assistance sur la possibilité de délivrer des certificats de conformité en Algérie, ils ont indiqué que les règlements imposent que le certificat de conformité est un document qui doit être délivré par le pays d'expédition. Pour des raisons de gain de temps, il est toutefois possible d'imprimer le document en Algérie par le biais de l'antenne locale de SGS afin que l'importateur en prenne possession rapidement. Pour l'instant, SGS traite surtout avec des constructeurs européens comme Toyota et des Coréens. Autant dire que ces constructeurs ne demandent pas beaucoup de contrôles car ils en effectuent déjà sur leurs véhicules dans leurs laboratoires d'essai et dans leurs usines. Concernant la partie à qui échoit le paiement des prestations, qui peuvent varier de 3 à 30 euros par véhicule, selon les examens demandés par l'importateur, c'est le flou total. Les représentants de GMS et de KIA ont souligné que les constructeurs ne veulent pas payer des prestations qu'ils n'ont pas demandées. D'un autre côté, la Banque d'Algérie a eu du mal à accepter un transfert de devises pour payer les organismes certificateurs. Il a fallu plusieurs semaines pour que cette situation soit débloquée pour certains d'entre eux. Une fois que toutes ces questions sont réglées, il reste encore à s'assurer que le laboratoire chinois (simple cas d'école) qui a délivré le certificat soit effectivement apte à procéder à ce genre de pratiques. Pour écarter ce problème de certificats douteux voire falsifiés, le gouvernement s'apprête à lancer un appel d'offres afin de sélectionner une vingtaine de laboratoires auxquels sera confiée cette mission de protéger le consommateur algérien contre les fraudes et les contrefaçons. Avec l'exigence que le certificat soit sécurisé.