Où était ce syndicat quand Saidal se battait contre des lobbys qui voulaient la mettre en faillite. En termes de revendications et de défense des travailleurs, la lettre envoyée, dernièrement, par le syndicat du groupe pharmaceutique Saidal à la presse nationale, restera dans les annales. En réaction au lancement, par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, de la procédure de sélection d'un président-directeur général pour ce groupe, les conseils syndicaux des filiales du groupe Saidal se disent «choqués» de voir paraître dans les quotidiens nationaux un tel appel à candidature, au moment où «ils s'attendaient à la confirmation à son poste de l'actuel directeur général de l'entreprise». Voilà donc un syndicat qui défend un patron! Il ne s'agit pas de douter des capacités de l'actuel responsable surtout qu'il n'a même pas bouclé deux années d'exercice à la tête de ce fleuron de l'industrie pharmaceutique nationale. Si, effectivement, on se pose la question sur le but qui sous-tend cet appel à candidature pour recruter un nouveau président-directeur général, on s'interroge également sur les motivations de ce syndicat qui va jusqu'à suggérer, en filigrane, une réaction des travailleurs «qui seraient mécontents par le fait de changer de directeur». Il s'agit d'un précédent grave pour un syndicat censé plutôt s'inquiéter des menaces qui guettent l'industrie pharmaceutique nationale. Où était ce syndicat quand Saidal se battait contre des lobbys qui bloquaient sa production de Tamiflu? Où était ce syndicat quand le groupe se battait pour la valorisation du médicament générique? Où était ce même syndicat au moment où le lancement de l'usine de fabrication d'insuline à Constantine se débattait dans des problèmes immenses? Il y a tant de questions qui intriguent dans cette déclaration de ce syndicat. Reprises par le confrère El Watan, les explications du président du conseil d'administration du groupe Saidal, Fayçal Ababsa, ont été pourtant très claires sur ce sujet. Selon ce responsable, l'appel à candidature en question a été lancé après concertation entre les organes de direction de l'entreprise et les pouvoirs publics. «Il s'agit d'une procédure de sélection tout à fait conforme aux modes de recrutement universellement admis.» Que contestent alors les représentants des travailleurs du groupe Saidal, quand c'est le président du conseil d'administration lui-même qui insiste sur la légalité et la normalité de la procédure. «Cet appel à candidature intervient dès lors que le contrat de l'actuel directeur général de Saidal, Rachid Zaouani, arrive à terme à la fin de l'année en cours», note M.Ababsa rappelant qu'«à l'origine, M.Zaouani a été nommé directeur général par intérim suite au départ à la retraite, en mai 2008, de l'ancien P-DG du groupe, Ali Aoun». De plus normal alors que de vouloir nommer un nouveau responsable dans une entreprise publique d'autant que l'actuel directeur général est tout à fait en droit de poser sa candidature pour être reconduit dans ses fonctions au sein du groupe, pour peu qu'il soit sélectionné parmi les autres prétendants. Et la question se repose alors: à quoi joue le syndicat du groupe Saidal?