Les usagers de la RN 12, qui relie la ville de Tizi Ouzou au versant nord, ont dû rebrousser chemin pour parvenir à leur lieu de travail. Des citoyens ont barré ce tronçon au niveau des habitations précaires à Oued Aïssi, en brûlant des pneus et en barricadant à l'aide de pierres et objets divers, la chaussée. A l'origine de cette action, des sources affirment que ce sont des jeunes excédés sont issus des chalets installés à proximité de la route après le tremblement de terre de 2003. Une dizaine de familles attendent depuis cette catastrophe d'être relogées dans des habitations décentes, en vain. Mais, en fait, la cause directe de cette manifestation de colère violente n'est autre qu'un incendie qui a ravagé avant-hier un chalet de fortune. Au niveau de la Protection civile, on déplore quelques victimes légèrement brûlées, mais aux conséquences graves sur la vie quotidienne et l'état d'esprit des habitants. Les mêmes sources affirment que les familles victimes ont, après l'incident, refusé les tentes de secours offertes par les éléments de la Protection civile. Les manifestants, essentiellement des jeunes, insistaient sur la nécessité de trouver des logements décents et s'étonnent du mépris affiché par des autorités locales, qui n'ont pas daigné, selon eux, répondre à leur incessants appels. A noter, également que des familles rescapées sont, jusqu'à présent, relogées dans des hangars à l'entrée est de la ville de Tizi Ouzou, devant les regards indifférents des responsables locaux. Pourtant, chaque jour aussi bien les élus que les autres, passent à quelques mètres de ces habitations, sans se soucier des familles. Les conditions de vie dans ces hangars sont des plus catastrophiques, mais aucune action n'est venue depuis le tremblement de terre de 2003 pour soulager les habitants ou les déloger, s'ils n'ont plus droit à un logement. Comme à l'accoutumée, et cela se vérifie de jour en jour, la colère dans la rue gronde, mais rien ne semble parvenir aux oreilles des élus. La fermeture des routes, des mairies, des daïras, des sièges d'administration est devenue quasi quotidienne. Les citoyens ont maintenant, adopté la violence comme mode d'expression face à l'Etat pas de l'avis des sociologues et c'est un réflexe qui n'est près de disparaître. La violence, cultivée depuis des décennies, commence à présent à étendre son emprise sur le comportement individuel et social, avertissent les mêmes voix. II n'y a plus qu'à voir le rythme quotidien de ces actions qui ne concernent pas seulement la Kabylie. Bien au contraire, le phénomène est général atteignant même les stades. D'autres voix plus alarmistes annoncent des jours plus difficiles car le phénomène tend à présent à dépasser les politiques et la répression qui suit leur incapacité à répondre aux attentes exprimées par ce type de réaction.