Après avoir pris leur mal en patience durant plus de deux ans, les habitants du village Abid Chamlel, deux kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou, ont procédé, hier matin, à la fermeture de l'axe routier le plus important de la wilaya, à savoir la RN12 qui relie Alger à Béjaïa via Tizi Ouzou. Tôt dans la matinée, des centaines d'habitants de ce village ont commencé à barricader la route à l'aide de tronc d'arbres, de grosses pierres et à brûler des pneus de manière à empêcher la circulation automobile. Aucun véhicule n'a pu franchir les barricades et des dizaines de milliers de citoyens n'ont pu, ainsi, rejoindre leurs lieux de travail ou les bancs d'école pour les écoliers et les étudiants. Même les automobilistes, qui ont tenté de contourner la RN12 par la route de Ouaguenoun ou par celle de Béni Douala, n'ont pas pu gagner la ville de Tizi Ouzou avant midi et ce, à cause des embouteillages monstres qui se sont créés au niveau du pont de Bougie et de l'ex-Habitat. Au moment où ces milliers de citoyens sont restés bloqués sur la route, les responsables de la wilaya ont préféré se cloîtrer dans la salle du COS où se tenait une réunion au sujet de l'habitat précaire. Ce n'est que vers midi que des unités de la police ont été dépêchées sur les lieux. La levée des barricades s'est effectuée sans heurts puisque les responsables de la police ont préféré négocier avec les manifestants qui ont eu à exprimer des revendications. Les habitants du village Chamlel demandent la prise en charge des travaux d'assainissement et d'évacuation des eaux pluviales qui menacent leurs habitations et rendent impraticable l'accès au village. Samir LESLOUS