C'est avec stupéfaction et consternation, mais sans réelle surprise, que les téléspectateurs algériens ont pu écouter les propos gravement diffamatoires tenus par l'ancien Premier ministre de Chadli, Abdelhamid Brahimi, à l'occasion de l'émission «Ziara Khassa» diffusée par la chaîne El Jazeera, le 3 octobre dernier, sur le rôle qu'aurait pu jouer le regretté Abdelmadjid Alahoum, alors secrétaire général de la présidence de la République, dans la mort du président Boumediene. L'ancien Premier ministre est connu depuis longtemps pour sa tendance à l'affabulation, aux procès d'intention et aux attaques ad hominem auxquels jamais il n'a pu apporter l'ombre d'une ombre de preuve. Sa gestion chaotique des affaires économiques et sociales du pays (1979-1988) le disqualifie à tout jamais à se faire le procureur de ses prédécesseurs comme de ses successeurs auxquels il a laissé en dépôt un piètre héritage. Ne parle pas de Houari Boumediene qui veut. Il y a des individus qui n'ont même pas le droit de prononcer son nom, tant ils sont indignes de par leur parcours et leurs trahisons successives d'évoquer le souvenir de cet homme d'exception. Abdelhamid Brahimi est de ceux-là, tout comme ceux que Boumediène a désignés aux plus hautes fonctions de l'Etat et qui l'ont depuis longtemps oublié, alors qu'ils lui doivent toute leur carrière dans l'appareil de l'Etat. Abdelmadjid Alahoum, homme de courage, d'honneur, de rectitude et de fidélité, a été un des plus proches compagnons de route de Boumediene dans les dernières années de sa vie. Il avait le sens de l'Etat et était d'une fidélité à toute épreuve à l'égard de H. Boumediene à qui il était même prêt à donner sa vie, comme pourrait en témoigner toute la famille Alahoum. Impossible de placer une feuille de papier à cigarette entre H. Boumediene et A. Alahoum. Les attaques diffamatoires, d'une gravité exceptionnelle, qui justifient la mise en cause judiciaire de l'ancien Premier ministre, A. Brahimi, n'avilissent que lui. Les historiens, les politologues et les observateurs impartiaux savent tous parfaitement que le loyalisme de A. Alahoum à l'égard de H.Boumediene ne peut être mis en doute. Si A. Brahimi veut convoquer l'histoire- mais tel ne semble guère être son souci, qu'il s'interroge sur la campagne de déstabilisation orchestrée contre le président Boumediene, à partir de 1977, depuis les sommets de l'Etat, au moment même où l'ancien président de la République s'apprêtait à faire accomplir à l'Algérie un indispensable aggiornamento. Il est invraisemblable que l'ancien secrétaire général de la Présidence ait pu être associé à un complot visant son ami. A. Alahoum était le dépositaire de tous les secrets de H. Boumediene, ce dont pourrait témoigner le Dr A. Taleb Ibrahimi, aujour-d'hui bien silencieux. Après avoir mené l'Algérie à la dérive économique, à cause de son incompétence qui était de notoriété publique (les regrettés Ahmed Medeghri et Hocine Tayebi, respectivement ministre de l'Intérieur et secrétaire général du ministère de l'Intérieur, avaient dit un jour au président Boumediene que A.Brahimi n'était même pas digne de diriger une daïra de 500 habitants), lancé à la volée l'affaire des 26 milliards, trahi son pays en confiant des secrets d'Etat à tout venant, cet hurluberlu cherche, à présent, à attenter à la mémoire de A. Alahoum, grand commis de l'Etat, ancien professeur à l'Ena, authentique moudjahid (il quitta les rangs de l'armée française sans arrière-pensée pour rejoindre les rangs de l'aln). Honte aux procédés nauséabonds de l'ancien Premier ministre qui ose diffamer ses maîtres, honte à son passé de fossoyeur de l'Algérie et d'apprenti sorcier, honte au personnage lui-même qui préfère les accommodements douteux avec des officines étrangères! De ces Algériens-là, le pays n'a que faire. (*) Professeur d'université