Ils n'ont atteint qu'à peine 700 millions de dollars au premier semestre 2009 alors qu'ils se sont élevés à 1 milliard de dollars pour la même période en 2008. Le revers est cuisant pour ceux chargés de mener à bien la stratégie de développement du secteur hors hydrocarbures, créateur de richesses, qui poserait les jalons d'une économie nationale indépendante pour s'affranchir des exportations de pétrole et des aléas du marché de l'or noir. Le projet est aussi vieux que l'indépendance. Les promesses et les échecs aussi. L'Algérie a-t-elle raté le coche? L'année 2008 fut miraculeuse. Les recettes en devises engendrées grâce essentiellement aux exportations des hydrocarbures avaient atteint la somme de 143,1 milliards de dollars. Au terme du premier semestre 2009, elles étaient estimées à 144,32 milliards de dollars, selon les chiffres fournis par le gouverneur de la Banque d'Algérie aux élus de l'APN. Une fabuleuse manne financière convertie, en partie, en bons de Trésor américain. Mais la crise financière internationale a atteint de plein fouet le marché pétrolier. Les cours de l'or noir qui avaient atteint le record historique de 147 dollars en juillet 2008, se sont effondrés au mois de décembre de la même année pour n'afficher que 32,40 dollars. Ce qui n'a pas empêché l'économie nationale d'exhiber une embellie et une santé financière historiques tandis que les pays les plus industrialisés sombraient dans une crise qui allait provoquer des millions de suppressions de postes d'emploi. La performance de l'économie algérienne n'allait cependant prendre, et c'est bien dommage, que l'allure d'un beau geste technique. Un point c'est tout. La partie n'est pas pour autant perdue mais la voie qui mène à l'objectif que se sont fixé les responsables chargés de sortir l'économie algérienne de sa dépendance, très fragile, par rapport à ses exportations en hydrocarbures, semble des plus ardue. Il est désormais établi et de manière incontestable que les réserves de change conséquentes ne suffisent pas à rendre le marché algérien plus attractif. L'environnement économique propice aux investissements est miné par l'absence d'un secteur foncier débarrassé des contraintes bureaucratiques. Les effets périphériques et toxiques que constituent la corruption, l'absence de transparence dans les appels d'offres, dans l'attribution des marchés, l'archaïsme du secteur bancaire, font la part belle à un marché informel, qui représente pas moins de 40% de l'économie nationale. Les milliers de milliards de dinars qui ont fait l'objet de détournements au sein d'établissements bancaires étatiques ne peuvent rassurer l'investisseur le plus audacieux. Annoncée avec grandiloquence en 2006 par Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, la stratégie industrielle qui devait dans son sillage drainer les capitaux étrangers, s'est avérée jusqu'à preuve du contraire un projet mort-né. Dans la foulée, le groupe émirati Eamar qui devait investir 25 milliards de dollars a claqué la porte avant de l'avoir ouverte. Le constructeur automobile français, Renault, a quant à lui préféré s'installer chez nos voisins marocains. Les fausses prévisions et les déclarations claironnantes n'ont pas manqué. A ce titre, celles du directeur général de l'Andi, l'Agence nationale de développement de l'investissement, sont édifiantes. Abdelkrim Mansouri attendait 8 milliards de dollars en 2008. Il l'avait annoncé sur les ondes de la Chaîne III. Résultat des courses: ils n'ont atteint que 2,33 milliards de dollars à l'issue de l'année dernière. La réalité a fini par l'emporter sur l'illusion, qui semble nourrir les discours officiels.