Le rapport du Forum économique mondial sur la compétitivité globale (2009-2010) (Davos) a classé la Tunisie première en Afrique et 40e dans le monde sur un total de 133 pays. Arborant jalousement son master en économie et finances internationales, Sofiane Kadri, étudiant et membre du bureau national des étudiants du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), vit des moments historiques en participant à la réélection du président Ben Ali pour un cinquième mandat. Kadri appartient à la nouvelle génération tunisienne, ces jeunes loups aux dents longues qui jouent des coudes pour se frayer un chemin au sein de la jeunesse estudiantine du RCD, une puissante organisation qui regroupe près de 70.000 adhérents. «Evidemment, je vais voter pour le président Ben Ali, car il a un programme très riche.» Dans son élan euphorique, il veut plus que la victoire. «Ce qui nous intéresse dans ces élections n'est pas tant la victoire de Ben Ali. Grâce aux acquis engrangés par la Tunisie après plus de 20 ans au pouvoir, la victoire est indiscutable. Mais c'est plutôt, le taux de participation: nous voulons rafler la mise avec le plus grand taux possible pour confirmer notre suprématie, notre force.» Et les autres candidats alors, ils n'ont aucune chance dans cette élection? «C'est une évidence, je pense que leur but n'est pas la présidentielle, c'est une participation intelligente». Jeune oui, mais Kadri n'est pas un rêveur: «On ne peut pas ravir la palme au bout d'une campagne électorale à quelqu'un qui a trimé pendant 22 ans (le président sortant Ndlr) et qui a des résultas concrets et palpables que toute la planète voit et reconnaît, soyons logique, quand même!» En revanche, explique-t-il «c'est une opportunité pour ces responsables de se faire connaître et d'investir dans l'avenir, car la Tunisie ne s'arrêtera pas à cette élection, elle ne s'arrêtera pas en si bon chemin et l'avenir appartiendra à ceux qui ont de la persévérance», affirme-t-il avant de lancer: «Nous sommes tranquilles avec Ben Ali». Pour cet étudiant en Master, c'est surtout la partie réservée aux nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le programme de Ben Ali, qui l'attire le plus. «Un programme, dit-il, qui ambitionne réellement de construire une société de la connaissance». Ahlam Abdelli, étudiante en 3e année de communication est, elle aussi, fière de participer pour la première fois à une élection présidentielle. Elle dit qu'elle est tout aussi fière de voter pour le président sortant Ben Ali et cela pour plusieurs raisons. D'abord, parce que la Tunisie, son pays, «a fait une avancée considérable dans plusieurs domaines, notamment économique» et ensuite parce que «le programme du président Ben Ali accorde une grande part à la jeunesse». Le programme électoral du président sortant se décline en 24 points qui embrassent les domaines politique, économique et social. Un véritable programme de consolidation pour les acquis et de défis des années à venir. Ce programme a pour socle, les 22 ans de gestion du président Ben Ali qui n'a pas fait que régner. Dans son entreprise de développement, la Tunisie a une caractéristique: elle n'a pas fait de la libéralisation et de l'ouverture un objectif à atteindre, mais un instrument pour réaliser un développement profitable à la société. Les résultats de cette politique sont éloquents: plus de 9 ménages sur 10, au niveau national, disposent de l'eau potable et de l'électricité. Près de 93% des ménages, en milieu rural, bénéficient de l'eau potable et 99% de l'électricité en 2008 contre moins de 32% en 1987. Le taux de raccordement au réseau d'assainissement en milieu urbain dépasse actuellement les 83% contre 31% en 1987. La pauvreté est passée de 31% en 1987 à 3,8% en 2008. L'espérance de vie est passée de 68,9 ans en 1987 à 74,6 ans en 2008, la mortalité infantile qui était de 50% en 1987 est passée à 16,7% en 2007 et enfin, le taux de scolarisation a atteint les 99,2% en 2009. Ces indicateurs ne sont pas un trompe-l'oeil, ce sont des réalités sur le terrain, que va exhiber évidemment l'équipe de campagne du président sortant Zine El Abidine Ben Ali qui, encore une fois, n'a pas fait que régner mais qui a bâti des institutions et a imposé une gestion efficace assortie d'un contrôle rigoureux de l'argent public. Le rapport du Forum économique mondial sur la compétitivité globale (2009-2010) (Davos) a classé la Tunisie première en Afrique et 40e dans le monde sur un total de 133 pays qui ont participé à ce sondage. Rendu public en septembre dernier, ce classement est établi sur la base d'une douzaine de critères qualitatifs et quantitatifs: environnement institutionnel (contexte juridique et administratif), stabilité macro-économique, infrastructure, santé et enseignement primaire, innovation, efficience des marchés, aptitude technologique, taille du marché, enseignement supérieur et formation. Au niveau du continent africain, la Tunisie devance l'Afrique du Sud (45e), l'Egypte (70e), le Maroc (73e), l'Algérie (83e) et la Libye (88e).