Le ministre a affirmé que certains médecins prescrivent un traitement inexistant sur le marché local. Il n'y a pas de pénurie de médicaments en Algérie. Ce scénario n'est ni envisageable ni réel. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, est sorti hier de son mutisme. En marge d'une séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales, Saïd Barkat rassure qu'«il n'y a pas un seul médicament qui manque, notamment les médicaments de traitement du cancer ou des maladies chroniques». Le traitement nécessaire aux malades souffrant de ces maladie est disponible pour plusieurs mois, a-t-il ajouté. Qu'est-ce qui justifie donc les préoccupations des associations? Pas plus tard que mercredi, le réseau des associations des maladies chroniques a dénoncé les pénuries fréquentes de médicaments dont la plupart sont primordiaux pour la survie des malades. Les représentants des malades ainsi que des opérateurs en pharmacie ont fait état de risque de rupture d'approvisionnement en médicaments qui se profile à l'horizon, en raison des dispositions inscrites dans la loi de finances complémentaire 2009. Le directeur général de la PCH (pharmacie centrale des hôpitaux), avait affirmé que les médicaments sont disponibles et que le stock de sécurité existe. «Les médicaments sont disponibles», a-t-il affirmé en insistant «même que les médicaments des maladies rares sont disponibles». Jeudi, le ministre a apporté des éléments de réponse tout en pointant d'un doigt accusateur les prescripteurs qui ne sont autres que les médecins. A cet effet, le ministre a estimé qu'«il ne s'agit pas de mauvaise gestion mais de mauvaise perception et, parfois, de mauvaise volonté des prescripteurs et même de ceux qui orientent». Barkat s'interroge sur les raisons qui amènent des médecins à prescrire un traitement qui n'est pas disponible sur le marché local. «Il faut orienter vers les produits qui ne coûtent pas cher et qui sont efficaces et bons pour le malade et l'économie nationale», a-t-il dit. Dans sa mise au point, Barkat a même parlé de surenchère. Le vaccin contre le virus AH1N1, disponible à la fin du mois Dans un autre chapitre M.Barkat a souligné que l'Algérie recevra le vaccin contre le virus (la grippe porcine) à la fin du mois d'octobre. «Théoriquement, l'Algérie recevra le vaccin contre la grippe porcine à la fin du mois d'octobre et notre commande a été faite à trois laboratoires pharmaceutiques différents.» Il ajoute que «nous étions parmi les premiers à nous inscrire sur la liste des acheteurs du vaccin contre la grippe porcine et classés 21e sur 150 inscrits.» S'agissant de la situation épidémiologique en Algérie de cette grippe, le ministre l'a qualifiée de «meilleure» par rapport à beaucoup d'autres pays. M.Barkat a ajouté que «le nombre de cas enregistrés en Algérie démontre que le système de veille mis en place au niveau des ports et des aéroports contre la grippe porcine répond bien». Evoquant certains moyens mobilisés, le ministre a souligné que les moyens de prévention et de traitement sont «très efficaces», les compétences sont «suffisantes» et l'équipe d'experts est de «très haut niveau». Il est à rappeler que le nombre de cas de grippe porcine A/H1N1 enregistrés en Algérie à ce jour est de 53 cas. Par ailleurs, le ministre a annoncé que dans le cadre du Plan national de lutte contre le cancer, de nouveaux centres chargés de la prise en charge des cancéreux seront réalisés pour atteindre à l'horizon 2012, 17 centres qui seront équipés de matériels modernes. Enfin, le ministre de la Santé a mis en relief la détermination du gouvernement à mettre fin à l'émigration de médecins algériens. Il précisera que l'année dernière, l'Algérie a formé 12 spécialistes en ophtalmologie. 8 ont rejoint des postes à l'étranger et 2 exercent dans le privé. «Ce n'est pas normal», précise-t-il.