La mer n'étant pas assez généreuse, selon le ministre, l'Etat invite les entreprises privées à investir dans l'aquaculture. «La production halieutique ne peut pas répondre aux besoins des Algériens». C'est ce qu'a indiqué hier le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoune sur les ondes de la radio Chaîne III. C'est la réponse qu'a donnée l'invité de l'émission «En toute franchise» à une question sur la disponibilité des produits de la pêche, leur quantité étant insuffisante pour que les citoyens algériens consomment assez de poisson pour atteindre le ratio recommandé par l'Organisation mondiale de la santé. «Le ratio n'est pas un indicateur de bonne santé du secteur. Chez nous, la production est limitée tout comme l'importation du poisson conditionné. L'activité de l'aquaculture vient juste de commencer. Pour l'Algérie, la disponibilité de la ressource halieutique ne peut pas répondre au besoin des citoyens», a-t-il expliqué. «22.000 tonnes par an, voilà ce que nous offre la mer et cela, malgré un linéaire de côtes de 1200 km», a-t-il ajouté. C'est pour remédier à cette situation et optimiser la production nationale que le premier responsable du secteur a longuement insisté sur le développement d'une activité très récente en Algérie, à savoir l'aquaculture. Cette activité de production de poissons, d'huîtres, de moules et d'autres coquillages en milieu aquatique se pratique en bord de mer, de rivières ou d'étangs. Certains systèmes de récifs artificiels ou dispositifs attracteurs peuvent être assimilés à de l'aquaculture. Elle devrait permettre de répondre au déficit de l'offre en poisson et autres produits halieutiques mais aussi de faire baisser les prix. C'est ce qu'a indiqué le ministre. «La production de l'aquaculture n'est pas limitée, d'où la nécessité de développer cette nouvelle activité pour mieux répondre aux besoins des consommateurs algériens, à des prix raisonnables. Cette activité va contribuer à la baisse des prix de ces produits», a insisté le ministre. C'est dans ce contexte qu'il a appelé les opérateurs à investir dans ce secteur ouvert au privé. Il a lancé un appel aux opérateurs «pour qu'ils viennent investir dans ce nouveau créneau très prometteur». Le ministre a également insisté sur l'implication de l'Etat dans la promotion de cette opération. «L'Etat ne doit pas se désengager mais plutôt créer des fermes pilotes à caractère de vulgarisation, de recherche et de formation», a-t-il dit. S'agissant de la formation justement, le ministre a révélé qu'elle «constitue un axe très important dans le schéma directeur. (...) Nous avons adopté une nouvelle carte de formation». «Avec cette nouvelle carte, nous pouvons maintenant aller pêcher en haute mer. Il y a aujourd'hui des officiers, des capitaines et des techniciens de pêche», a-t-il ajouté. L'investissement de l'Etat dans cette industrie agroalimentaire a été évoqué notamment en faisant état de la création d'une société nationale d'exploitation des ressources halieutiques. Le ministre a avancé que le secteur est privatisé à 100% mais que lors des assises nationales de 2010, la question de créer une société nationale ne sera pas écartée. S'agissant des difficultés financières de l'Entreprise publique de construction et de réparation navale, M.Mimoune a indiqué qu'«elle a contracté un prêt au niveau de la BNA pour assainir sa situation fiscale et parafiscale. Elle a reçu une aide du ministère pour relancer ses activités et aujourd'hui elle a pu redresser la situation».