L'embellissement et la mise à niveau des infrastructures de la ville d'Oran ont commencé en perspective de la tenue d'une rencontre internationale sur le gaz en 2010. «Il faut accélérer le rythme des travaux et tenez-nous au courant des évolutions et surtout des entraves qui peuvent freiner le chantier pour que nous puissions intervenir et y remédier à temps», a préconisé Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Le ministre, qui se trouvait récemment en visite dans la région, a pesé de tout son poids pour la livraison, dans les délais, de la trémie du Centre des conventions d'Oran. D'autres chantiers ont été lancés. La fièvre du GNL 16 s'est emparée des responsables de la wilaya. Ils espèrent être prêts pour le rendez-vous. En effet, à moins de 180 jours de l'événement, une vive frénésie semble gagner les esprits de tous les responsables qui ne cessent d'arpenter les chemins qui lient Oran à Alger. Les va-et-vient sont devenus mensuels alors qu'auparavant les visites étaient trimestrielles. La finalité est d'établir des bilans d'étape sur le taux d'avancement des travaux et des préparatifs du GNL 16. La priorité est accordée à la célérité des travaux pour boucler tous les chantiers avant la fin de l'année. Il ne restera que de petits problèmes à régler, au fur et à mesure, selon Chakib Khelil. Il ajoute que ces projets transformeront la ville d'Oran en une grande métropole méditerranéenne qui jouera un rôle régional et international. Le GNL 16, prévu pour le mois d'avril 2010, sera un tournant décisif pour l'Ouest. «A cet effet, ce sont plus de 600 millions de dollars qui sont investis par Sonatrach pour l'embellissement et la mise à niveau de la ville d'Oran», nous a indiqué M.Feghouli Abdelhafid, vice-président de l'activité Aval de Sonatrach et membre du comité de pilotage des préparatifs du GNL16. Oran fidèle à sa tradition Ce n'est pas la première fois que la ville se trouve au centre d'événements importants. Oran a, depuis la nuit des temps, été le bastion de grandes civilisations et le domicile d'événements d'envergure. Selon les historiens, elle a joué un rôle prépondérant dans l'évolution des grandes cités qui entourent le Bassin méditerranéen. Elle a été le centre de toutes les convoitises. Lors de la tragédie nationale, la cité a été plus qu'abandonnée. Livrée à son triste sort pendant deux décennies marquées par la disette et la vacance des institutions. Wahrane El Bahia est devenue balia (ville fanée) sans être épargnée par la corruption. La prise en charge de la cité a été totalement bannie des projets de développement local. Cela sans compter l'exode rural. La ville du saint Sidi El Houari a sombré. Trois flux ruraux se sont succédé sur Oran, dit-on. Le premier a eu lieu pendant la guerre de Libération, suivi par le deuxième juste après l'indépendance, tandis que le dernier a eu lieu pendant la tragédie nationale. Ce sont là autant de facteurs qui ont failli rayer la grande cité de la carte des grandes villes méditerranéennes n'eussent été les derniers plans qui lui ont été salutaires. «Oran doit se réapproprier sa vocation de ville touristique souriante à la méditerranéenne», espère-t-on. Selon les responsables, cet objectif est réalisable eu égard au grand événement attendu à la mi-avril 2010. Cet événement a été une occasion pour le lancement de plusieurs chantiers. Ce déclic a servi, à son tour, de déclencheur de la roue de développement durable et sûr. Deux infrastructures d'envergure sont, à cet effet, inscrites au programme: le Centre des conventions et le chapiteau de l'aéroport d'Oran. Construit sur un site de huit hectares, le CCO comprend un auditorium de 3000 places, un palais des expositions, un hôtel de 300 chambres, un restaurant de 2000 couverts et un parking de 500 places. A ce joyau s'ajoute le chapiteau de l'aéroport d'Oran qui servira à l'accueil de 5000 passagers par jour. Outre cette mission lors de la conférence, le chapiteau sera probablement, exploité par l'Entreprise de gestion des infrastructures aéroportuaires après la rencontre d'avril 2010, a indiqué M.Mouilah, directeur des infrastructures de Sonatrach Aval. En l'absence d'activité de tourisme d'affaires et événementiel, Sonatrach vient à la rescousse d'un secteur névralgique. Le pari est difficile. Les responsables sont unanimes: «L'organisation du GNL n'est pas si simple, sa réussite est tributaire de la collaboration de tous les partenaires et de la disponibilité de tous les moyens.» Sonatrach s'est engagée, par le biais de sa filiale Société de promotion et développement des prestations, à prendre en charge les deux structures importantes du Centre des conventions (l'hôtel Méridien et le Palais des expositions) en cogestion avec les Anglais de l'International Trade and Exhibition et des Australiens d'Exhibition and Trade Fairs. Outre la gestion des deux infrastructures, ces partenaires se doivent d'organiser le maximum d'événements et de rencontres. D'autant que la première expérience (le GNL 16) est en passe de devenir un succès si l'on se base sur la donne de l'autofinancement. «Toutes les dépenses du GNL16 sont autofinancées par les recettes engrangées à partir des recettes de location des espaces du Centre des conventions», a expliqué Chakib Khelil lors de sa dernière visite à Oran.