La mauvaise conjoncture mondiale contraint les entreprises espagnoles à se déployer en Algérie. Une délégation espagnole composée de 60 chefs d'entreprise se trouve à Alger à la recherche d'opportunités d'investissement et de commerce. Une rencontre a d'ailleurs eu lieu hier à l'hôtel Sofitel avec des hommes d'affaires algériens à la tête desquels se trouve Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise. Devant le président de la Chambre de commerce de Barcelone, Miquel Valls et d'autres responsables, Hamiani a souligné que la conjoncture économique de l'Algérie est favorable pour accueillir de nouveaux investissements étrangers. Le président du gouvernement de la Catalogne, José Montilla, et S.E. l'ambassadeur d'Espagne à Alger, Gabriel Busquet Aparicio, ont abondé dans le même sens en appelant les entrepreneurs espagnols à resserrer leurs liens avec l'Algérie. Hamiani voit dans cette coopération un moyen de permettre aux économies du sud de la Méditerranée de se développer davantage, contribuant de la sorte à freiner davantage le flux de l'immigration clandestine. Cette vague trouve sa genèse dans le fait que les écarts entre les revenus des populations des deux rives soient exorbitants. Lorsqu'un habitant du Sud a un revenu de 4000 dollars par an, celui du Nord dispose d'un revenu plus important qui est de 20.000 dollars. Sur le plan des échanges commerciaux, Hamiani a constaté qu'ils ont considérablement évolué. Entre 2004 et 2008, les importations algériennes en provenance de l'Espagne ont grimpé de 900 millions de dollars à 3 milliards de dollars. Les exportations algériennes ont évolué de 3,5 milliards de dollars à 9 milliards de dollars dans le même laps de temps. Ces données font que l'Espagne est le troisième partenaire économique de l'Algérie parmi les pays de l'Union européenne avec 13% des échanges. Il est aussi un fournisseur important de l'Algérie avec 9% du volume des échanges. Des biens d'équipement, des semi-produits, des médicaments et des produits agroalimentaires proviennent de ce pays européen auquel sont vendus essentiellement des hydrocarbures (à hauteur de 98% des exportations algériennes). José Montilla, le président du gouvernement de la Catalogne, estime de son côté, que les entreprises de son pays doivent répondre favorablement à l'appel des Algériens à investir dans leur pays. Il ajoute que cette proposition tombe au bon moment pour trouver une issue aux effets de la crise financière mondiale qui n'a pas ménagé les producteurs et les exportateurs. Il ne faut pourtant pas croire que l'offensive espagnole est nouvelle. Hamiani et le président de la Chambre de commerce de Barcelone, Miquel Valls, ont rappelé que le port d'Oran est déjà très actif dans ses relations avec Alicante et que des visites d'hommes d'affaires espagnols ont déjà eu lieu pour sillonner de nombreuses parties du pays à la recherche de partenaires. L'Algérie offre des opportunités dans de nombreux domaines comme l'agriculture et le tourisme. Pour bien exploiter ces filons, Hamiani propose l'organisation de semaines économiques des deux pays en Espagne et en Algérie avec l'ambition que ce rendez-vous puisse devenir annuel. D'ores et déjà, des rencontres individuelles d'affaires sont organisées depuis hier pour bien étudier les dossiers susceptibles de donner lieu à des actions concrètes. Au sein de la délégation espagnole, on constate, selon un document remis à la presse, la présence de représentants d'entreprises ayant déjà des liens avec l'Algérie à l'instar de James Morys Muir, président du constructeur automobile Seat. Son vis-à-vis en Algérie est Mourad Eulmi, président-directeur général de Sovac, distributeur de la marque en Algérie. Une visite sur le site de l'entreprise à Chéraga était d'ailleurs prévue. Le secteur des finances, de l'agroalimentaire, des eaux, du bâtiment, de l'énergie, du tourisme ainsi que du tourisme sont les plus représentés dans cette délégation.