Pour le Président, il faut réviser les méthodes de travail de la Cour suprême et du Conseil d'Etat. «Grande est notre détermination à lutter contre la corruption sous toutes ses formes et ses manifestations (...) La justice et les lois de la République seront appliquées à toute personne rendue coupable de faits de corruption.» Un message on ne peut plus clair du président de la République à l'égard des parties physique et/ ou morale impliquées dans les affaires de corruption. La sanction n'épargnera personne. Voilà un engagement fort du premier magistrat du pays, pris hier devant un parterre de magistrats. L'évènement? l'ouverture de l'année judiciaire. M.Abdelaziz Bouteflika rappelle néanmoins, que la volonté politique de lutter contre ce phénomène existe. Il évoquera les actions de l'autorité judiciaire pour combattre les crimes de corruption et rappelle les garanties d'un jugement équitable que la réforme de la justice offre en Algérie, avec toutes les normes reconnues dans les conventions et traités internationaux. Le Président renvoie les magistrats devant leurs responsabilités. Il mettra en relief le fait que «le droit, selon lui, ne se résume pas uniquement dans la séparation des pouvoirs et l'instauration d'une autorité judiciaire qui doit, au demeurant, voir son contrôle s'étendre à tous. Il ne se reflète pas seulement au travers des prérogatives, des droits et autres libertés. Il n'a de sens que si l'application de la loi se traduit concrètement dans ses différents domaines d'intervention.» Cela passe par la satisfaction des citoyens. «Ce dernier ne doit être privé de ses droits. Il est en droit d'attendre que l'institution lui accorde toutes les facilités, en premier lieu un accueil convenable et une prise en charge sérieuse de ses préoccupations.» Faisant une rétrospective sur le chantier de la Réforme de la justice, Bouteflika estime que ce secteur est appelé à mettre en place les mécanismes nécessaires et de prendre les mesures qu'il convient pour préserver les acquis réalisés et parachever les projets inscrits au titre des programmes tracés à cet effet dont particulièrement ceux destinés à la réalisation de structures importantes devant accueillir les instances liées à la magistrature administrative (Conseil de l'Etat et tribunaux administratifs). Il est aussi impératif, poursuit-il, de procéder à la révision des méthodes de travail de certaines juridictions à leur tête, «la Cour suprême et le Conseil d'Etat afin de faciliter la prise en charge du nombre sans cesse croissant des recours qui y sont introduits». Le tribunal criminel doit, lui aussi, revoir son organisation pour garantir les droits des citoyens qui y comparaissent. «Il y a lieu, dans cette optique, de porter à la connaissance des concernés d'autres modes de recours à l'instar de ce qui est en vigueur au niveau d'autres tribunaux du pénal.» Le Président a accordé un intérêt particulier à la femme magistrate. «Nous tenons à réaffirmer notre détermination à continuer d'oeuvrer en vue d'aplanir tous les obstacles rencontrés par la femme afin de lui permettre de conforter sa participation positive au même titre que l'homme, dans tous les domaines du développement.» Bouteflika soulignera avec fierté et admiration les acquis méritoires réalisés par la femme algérienne et la place particulière qu'elle a su s'octroyer grâce à son courage, ses sacrifices, son intelligence et sa compétence, comme en témoigne sa présence dans le corps de la justice. En effet, les femmes représentent, 37,5% des effectifs. «C'est pourquoi nous tenons à axer nos efforts sur la formation, tous types confondus, à même d'approfondir les connaissances de nos magistrats pour répondre aux exigences d'une justice moderne.»