Le véreux fonctionnaire a été surpris en flagrant délit de corruption. Le parquet près du tribunal correctionnel de Cité Djamel a ordonné, hier, la mise sous mandat de dépôt du dénommé S.A., chef de département de promotion immobilière (service en charge des opérations commerciales auprès de l'Opgi) et ce, après qu'il soit pris en flagrant délit de corruption. Le procès de ce dernier aura lieu lundi prochain pour le même chef d'inculpation. Ainsi, les éléments de l'enquête sont accablants. L'affaire a été déclenchée au courant de la semaine dernière et le flagrant délit a été provoqué, jeudi après-midi, lorsque le gérant d'une entreprise, spécialisée dans les travaux tous corps d'état et d'étanchéité, a été mis devant le fait accompli et sommé par le prévenu de passer à la «tchippa» pour le recouvrement de ses créances auprès de l'Opgi, estimées à 140 millions de dinars. Le prévenu a, selon l'enquête, requis deux options. La première consistait, selon la déposition faite par le plaignant, au versement de 40 millions de centimes contre le règlement de toutes les situations liées aux retenues de garantie estimées à quelque 3,6 millions de dinars. La deuxième variante comprend le versement d'un million de dinars aux fins de se voir régler les situations de six factures représentant plus de 10 millions de dinars en souffrance depuis près de deux ans. L'entrepreneur a opté pour la première solution tout en informant la police. Le rendez-vous est pris aux environs d'un restaurant situé au centre-ville d'Oran. L'entrepreneur se présente au lieu convenu avec une somme de 20.000 DA, filmés et photocopiés auparavant par la police. Ayant à peine mis les billets dans la poche, que l'employé de l'Opgi tombe, sur place, dans les filets des éléments de la 17e Sûreté urbaine après qu'une souricière lui fut tendue à cet effet. Selon le rapport de l'enquête, l'affaire en question représente un antécédent grave dans les annales de l'Opgi et de toute la wilaya d'Oran. Celle-ci risque d'entraîner dans son cheminement, de hauts fonctionnaires de la même entité. Car, ajoutent les mêmes sources, plusieurs fronts d'investigation sont ouverts et plusieurs pistes seront exploitées. L'affaire n'est pas tout aussi simple, a indiqué un enquêteur, qui s'est enthousiasmé de l'arrestation en question à moins de 24 heures après le discours de Bouteflika qui a, lors de l'ouverture de l'année judiciaire, mis l'accent sur la nécessité d'accentuer la lutte contre la corruption. Ce n'est pas la première affaire qui a défrayé la chronique à Oran. Pour rappel, le directeur du secteur urbain de Maraval a été, lui aussi, arrêté en flagrant délit de corruption.