Ces engins de la mort sont concentrés essentiellement dans les wilayas de Naâma et Béchar. 415.829 est le bilan de mines antipersonnel (MAP) détruites ces 5 dernières années, avance le Cnes. Ce déminage a permis la récupération d'une superficie de 2000 hectares. Selon le colonel Hacène Gherabi, président du comité interministériel du suivi de l'application de la convention d'Ottawa sur les mines antipersonnel, intervenant lors de la conférence organisée par le Cnes sur ce thème, ces nouvelles données portent le nombre total de MAP détruites depuis l'indépendance jusqu'à aujourd'hui à quelque 8,5 millions, depuis la ratification par l'Algérie de la convention d'Ottawa sur les mines antipersonnel (MAP). Quant à la surface récupérée dans ce même laps de temps, il est de l'ordre de 52.000 hectares. La directrice du centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), Nouria Remaoun, a, lors de son intervention portant sur «le déminage humanitaire au service du développement humain», mis en relief la nécessité d'identifier les zones minées et de déterminer les lieux d'interventions des équipes de déminage. L'étude, première du genre en Algérie, s'est également focalisée à l'impact socioéconomique, notamment les victimes handicapées physiques ou celles souffrant sur le plan psychique, a expliqué la directrice du Crasc, soulignant que dans d'autres communes, la population souffre de stress, de peur et d'angoisse. Cette étude a été menée au niveau de sept wilayas traversées par les lignes Challe et Morice, legs des colons français à l'Algérie. Elle a touché 20 communes constituées d'une population de 3300 habitants. S'agissant de l'échantillon, ce sont 1234 personnes qui ont été interviewées dans le cadre de cette étude, toutes des victimes, témoins directs ou indirects d'accidents liés aux mines. Les premiers résultats de cette étude démontrent que l'évolution du nombre d'accidents de MAP a considérablement baissé, passant de 44% durant la période postindépendance à 3% actuellement. Pour ces 3%, ils se concentrent essentiellement dans les wilayas de Naâma et Béchar où le nombre d'accidents est relativement élevé par rapport aux autres wilayas. S'agissant du profil des victimes, elles sont essentiellement de sexe masculin, âgées entre 30 et 60 ans, faisant partie de la catégorie socioprofessionnelle des agriculteurs à hauteur de 40% des cas. Le président du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed Seghir Babès, initiateur de cette rencontre, a réaffirmé l'«intense et irréductible» engagement de l'Algérie pour un monde sans mines antipersonnel, lors de l'ouverture de la rencontre sur «le déminage humanitaire au service du développement humain». «Nous portons très haut et fort ce plaidoyer pour un monde sans mines», a-t-il souligné lors de cette rencontre intervenant à la veille de la célébration du déclenchement de la lutte armée, le 1er Novembre 1954. Avant d'ajouter que l'Algérie, malgré les «affres de l'histoire dont elle continue à souffrir, a adhéré au dispositif de la convention d'Ottawa», laquelle a fixé l'échéance d'avril 2010 pour l'élimination des mines antipersonnel dans le monde. M.Babès a ainsi fait observer qu'il s'agit d'une «option forte» de la part de l'Algérie, quand on sait, a-t-il souligné, que «certains de nos voisins n'ont pas adhéré à la convention d'Ottawa». «L'Algérie a, en somme, accepté de se désarmer par rapport à ceux qui nous veulent du mal», a-t-il encore ajouté.